Suisse: le Conseil fédéral relâche la pression sur les voitures polluantes

Berne- Avec la pandémie, le Conseil fédéral suisse a décidé de relâcher la pression sur les voitures polluantes, affirme le journal Le Matin Dimanche. Ainsi, 15% des voitures les plus nocives pour l’environnement sont retirées du calcul des émissions de CO2.

Dans sa nouvelle révision de l’ordonnance sur le CO2 censée prolonger les effets de lutte contre le réchauffement climatique, la Confédération a certes abaissé la limite de CO2 (95 grammes de CO par kilomètre), mais les importateurs peuvent exclure du calcul les véhicules les plus polluants.

Le nouveau calendrier suisse est devenu plus favorable que celui prévu par l’Union européenne. Le texte exclut 15% des voitures les plus nocives pour l’environnement du calcul de cette année et 10% l’an prochain. Dans son règlement, l’UE mise, elle, sur 5% en 2020 et zéro en 2021.

Le conseiller aux Etats Damian Müller, rapporteur de la commission de l’environnement, estime dans le journal que le gouvernement fédéral a changé d’avis sous la pression de l’industrie automobile.

Coronavirus oblige, l’élu reconnaît toutefois que le contexte est particulier. « Je soutiens à contre-coeur cette décision, car je suis conscient que nous vivons l’une des plus grandes crises de l’histoire », déclare-t-il dans les colonnes de l’hebdomadaire.

La Suisse a introduit en juillet 2012 des prescriptions concernant les émissions de CO2 des voitures neuves. Jusqu’à fin 2019, les voitures de tourisme nouvellement immatriculées ne devaient pas dépasser 130 g de CO2 par kilomètre. A compter de 2020, cette valeur cible est passée à 95 g de CO2 par km.

En 2019, les émissions de CO2 des voitures neuves ont légèrement augmenté, pour s’établir à environ 138,1 grammes par km. Les importateurs ont ainsi raté l’objectif de réduction pour la quatrième année consécutive. En Suisse, plus d’un véhicule neuf immatriculé sur deux est un 4×4.