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20 Jan

Les animaux de compagnie, un marché en plein essor

Casablanca – Le commerce des animaux de compagnie constitue un marché de niche à fort potentiel. Des milliers d’animaux domestiques (chiens de race en particulier, chats..) sont vendus au Maroc par des magasins spécialisés ou des particuliers. Un business lucratif qui rapporte gros mais aux dépens, parfois, du bien-être animal (conditions de vie lamentables, violence..).

Avec la flambée du digital, ce marché pittoresque, dont les jeunes constituent la cible essentielle, s’est étendu à des segments prometteurs à haute valeur ajoutée. Il ne se limite plus aux magasins traditionnels, plusieurs magasins virtuels ont fait leur apparition pour fluidifier l’acte d’achat de ces êtres affectueux mais aussi pour contrer la pandémie.

L’accès est devenu alors plus simple pour les jeunes adeptes de ces bêtes à quatre pattes, chez qui la popularité d’avoir particulièrement des chiens de race, ne fait que prendre de l’ampleur depuis quelques années. Ces types de chiens se font de plus en plus rares d’où leurs prix élevés.

« L’avantage avec les chiens de race c’est que ce sont des races avec un tempérament bien connu et bien défini », a indiqué, dans une déclaration à la MAP, Mohamed El Ilam, gérant d’une animalerie, précisant que les prix sont basés sur l’argus international ainsi que l’offre et la demande et surtout la rareté de la race.

« Il convient tout d’abord de faire une distinction entre les chiens pedigrees et les non pedigree », a-t-il dit, précisant que le pedigree dispose de son arbre généalogique contrairement au non pedigree.

Pour ce qui est des prix, le gérant relève que le berger belge Malinois non pedigree, par exemple, coûte à peu près 3000 dhs et le pedigree est à partir de 5000 dhs. « Les prix peuvent flamber jusqu’à 50.000 dhs pour des lignées avec des champions dans leurs pedigree », a-t-il fait savoir.

S’agissant du Berger allemand (tirant son nom de son pays d’origine, l’Allemagne,) sans pedigree, le prix de celui-ci varie entre 3500 et 4500 dhs, tandis que les pedigree c’est à partir de 6.000 dh, a-t-il relevé. « Les prix peuvent aller jusqu’à 500.000 dhs pour des spécimens d’exposition importés avec des championnats à leurs actifs », a fait remarquer El Ilam.

De même, le Husky, ce chien originaire de Sibérie orientale et qui jouit d’un immense engouement chez les jeunes, se vend à 3000 dhs (sans pedigree), a-t-il noté, ajoutant que les prix du Chow-Chow (une race de chien originaire de Mongolie) sans pedigree varie entre 7000 et 10.000 dhs. « Cela dépend de la couleur aussi (marron, crème, blanc ou noir) , relève le gérant de cette animalerie située à Rabat, faisant savoir qu’un Chow chow avec pedigree fait le double du prix.

Pour ce qui est des chats, les prix peuvent varier entre 300 dhs et 1500 dhs, selon les tarifs affichés sur le site d’une autre animalerie. Un investissement qui ne se limite pas au prix d’achat, puisque les propriétaires peuvent décaisser une bonne partie de leur budget pour l’alimentation, qui demeure coûteuse pour les modestes budgets, mais aussi pour l’entretien.

« Le commerce des animaux de compagnie tel qu’il est organisé à l’heure actuelle, présente de grandes lacunes et de graves dysfonctionnements, pouvant aboutir à l’augmentation des abandons », souligne le Réseau Associatif pour la Protection Animale et le Développement Durable (Rapad Maroc) sur son site web, appelant à un renforcement de la réglementation à l’égard de cette catégorie d’animaux et mettre en place de nouvelles lois encadrant le commerce, qui seul, favorise le profit au détriment du respect de l’animal, conduisant à la multiplication des abandons, qui viennent augmenter le flux des populations d’animaux errants.

Achat ou adoption?

Au lieu de se procurer un chien dans une animalerie, Wail, ingénieur, a choisi d’adopter un chiot de refuge de seulement un mois. L’adoption est une alternative qui profite non seulement aux entités de protection des animaux mais aussi à l’animal de compagnie lui-même, a souligné ce jeune ingénieur de Rabat, appelant à la multiplication de cet acte qui engage tout de même une responsabilité importante.

Hassan Alyakine, vice-président de la Société Protectrice des Animaux et de la Nature au Maroc (SPANA), a déploré l’augmentation, ces dernières années, des chiens et des chats errants qui vivent dans les rues la plupart du temps au détriment de leur bien-être, relevant qu’en 2019, quelque 2.017 animaux (1392 chats et 600 chiens) se sont fait adoptés au niveau des centres de la SPANA.

La SPANA accueille dans ses 5 centres (Marrakech, Casablanca, Khémisset, Had Ouled Frej et Chemaia) les chiens et les chats abandonnés en vue de leur trouver de nouvelles familles d’accueil après avoir été traités, vaccinés contre la rage et stérilisés, a-t-il fait savoir, précisant que la stérilisation des chiens et chats rentre dans le programme de limitation des populations d’animaux errants.

« Il ne faut surtout pas oublier qu’adopter un animal engage votre responsabilité : un animal a besoin de temps, d’attention et d’amour aussi », a-t-il insisté. « Il faut aussi penser aux frais du vétérinaire, des soins, des vaccins, de son alimentation, de son abri… », a-t-il ajouté.

Interrogé par rapport à la domestication des chiens/chats de rue, M. El Ilam a estimé que l’adoption d’un animal de la rue est un acte louable et humanitaire par excellence, signalant, en revanche, »le risque d’incertitude par rapport au comportement de l’animal ».

« Acheter un animal de race vous procure la certitude du tempérament de l’animal”, a-t-il dit, ajoutant que cela dépend aussi de la famille adoptive et de ses priorités.

Les adeptes des chiens y investissent une partie importante de leur budget. Un potentiel qui sera gigantesque qu’il n’en a actuellement puisque plusieurs commerçants du segments adopte la vente croisée, ce procédé marketing qui persuade la clientèle pour acquérir aussi des produits accessoires ( produits alimentaires, laisses, colliers, jouets, vêtements…).

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