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17 Sep

72è AGNU: L’ombre du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris plane sur le volet environnement

New York (Nations-Unies) – La communauté internationale se retrouve, depuis le 12 septembre à New York, au titre de la 72è session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) pour passer en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’agenda de l’Organisation et agir sur des défis qui persistent, à leur tête celui de l’environnement, sur fond du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris de lutte contre les changements climatiques.

Si la 71è AGNU s’était tenue sous le signe du climat, avec de nombreux événements dédiés, dont la Réunion spéciale de haut niveau sur l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, destinée au dépôt des instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion à l’Accord, il n’en est pas le cas pour l’actuelle session, qui s’articule autour du thème directeur: « Placer l’être humain au cœur des efforts en faveur de la paix et d’une vie décente pour tous sur une planète durable ».

Certes la question du climat est présente dans les travaux, à travers la traditionnelle « Semaine du climat », comptant notamment une réunion des bailleurs de fonds, le 18 septembre, et une table-ronde informelle des chefs d’Etat et de gouvernement, le lendemain, mais aucune décision remarquable n’est attendue.

Après l’exaltation qui a marqué la 71è session, tenue quelques semaines avant l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, en marge de la 22è Conférence des parties à la Convention cadre des Nations-unies sur le climat (COP22) à Marrakech, l’enthousiasme est vite retombé, suite à la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, compte tenu de ses positions exprimées lors de la campagne électorale au sujet du climat, puis l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, en juin.

En effet, cette annonce a sonné le glas d’un compromis scellé par 194 pays en décembre 2015, et a suscité un tollé mondial, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, y voyant une « déception majeure » pour les efforts mondiaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir la sécurité mondiale.

Le responsable onusien s’est toutefois dit confiant concernant le positionnement des autres acteurs de la société américaine vis-à-vis de l’Accord de Paris et des efforts entrepris face au changement climatique.

« Je suis profondément convaincu que les États, les villes, le monde des affaires, la société civile, resteront toujours engagés, parieront sur l’économie verte », avait déclaré M. Guterres.

D’autres capitales comme Berlin, Paris et Rome ont souligné, dans un communiqué commun, que l’accord ne pouvait en aucun cas être renégocié. « L’accord de Paris durera. Le monde peut continuer à compter sur l’Europe », avait martelé le commissaire européen à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete.

Mais, une lueur d’espoir est apparue le 04 août, lorsque Washington, tout en demandant officiellement aux Nations unies le retrait de l’Accord de Paris, a laissé la porte ouverte à un engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique si les termes d’un nouvel accord étaient plus accommodants pour les États-Unis.

En d’autres termes, le pays ne claque pas définitivement la porte des négociations et sera même présent à la COP23, qui se tiendra en novembre à Bonn en Allemagne.

En outre, le président Donald Trump avait maintenu le mystère, lors d’un déplacement à Paris à l’occasion de la fête du 14 juillet, en annonçant que « quelque chose pourrait se passer » au sujet de cet accord.

Au cours de la 72è AGNU, tous les projecteurs seront désormais tournés vers les Etats-Unis et guetteront un éventuel retour, voire un assouplissement de leur position.

A ce titre, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Gary D. Cohn, a convoqué les ministres du climat et de l’énergie d’environ d’une dizaine de pays, pour un petit-déjeuner lundi prochain à New York, avant la réunion de haut niveau de l’AG de l’ONU, selon la Maison Blanche.

Des invitations ont été envoyées aux responsables des plus grandes économies du monde. L’événement est considéré comme « une opportunité pour les ministres clés en charge de ces questions de s’engager dans un échange de vues informel et de discuter de la façon dont nous pouvons progresser de manière productive », selon le texte de l’invitation, cité par le New York Times.

Cette réunion informelle se tient dans un contexte de dévastation aux États-Unis et dans les Caraïbes après le passage de deux ouragans majeurs dont la puissance destructive est imputée par les scientifiques au changement climatique.

S’il est très tôt d’anticiper sur les résultats de cette réunion, celle-ci montre que Washington est désireux de s’engager avec des pays clés. « Si les États-Unis expriment clairement leur intention de traiter les problèmes liés aux changements climatiques lors de la réunion, ce serait déjà un signe positif », a résumé un diplomate américain, cité par le journal new-yorkais sous couvert de l’anonymat.

Par Noureddine HASSANI

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