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18 Mai

Les agriculteurs argentins en colère contre la suspension des exportations de viande pendant un mois

Buenos Aire – Les agriculteurs argentins sont en colère contre leur gouvernement qui vient d’interdire l’exportation des viandes rouges pendant 30 jours pour freiner la hausse des prix sur le marché local.

Les exportateurs ont décidé de répondre à l’initiative du gouvernement en suspendant, de leur côté, la commercialisation de toutes les catégories de bétail à partir de ce jeudi et ce, pendant 9 jours, ce qui risque d’augmenter encore plus les prix.

Les fédérations qui regroupent les exploitants agricoles gardent toujours à l’esprit l’expérience traumatisante des suspensions antérieures des exportations de la viande argentine, un des secteurs les plus importants de l’économie du pays à la réputation internationale.

Visiblement en colère, le président argentin, Alberto Fernandez, a déclaré mardi sur une radio qu’il était décidé de « mettre de l’ordre » dans le secteur de la viande, dont les argentins sont de grands consommateurs.

« J’ai dû expliquer aux exportateurs que la question de la viande était clairement devenue incontrôlable », a ajouté le président. Le prix de la viande ayant enregistré une hausse de 65% au cours des dernières mois dans un élan inflationniste qui préoccupe le gouvernement.

Le président Fernandez a expliqué que la forte demande de la Chine affecte le consommateur argentin, puisque la tension sur les prix à l’export entraîne une hausse automatique des prix locaux « sans aucune justification », selon lui.

Selon des chiffres cités mardi par la presse locale, le rétrécissement du stock des têtes de bovins (48 millions de tête en 2011 contre 54 millions en 2007) a conduit à un recul spectaculaire des exportations de viande qui sont passées de 800.000 tonnes en 2005 à 200.000 tonnes en 2012.

De même, la consommation moyenne par habitant a chuté de 62kg en 2005 à 38kg en 2019.

Après la décision du gouvernement, les exportateurs craignent « des dommages irrémédiables » à un secteur productif qui génère des emplois et des devises pour le pays.

Ils estiment que l’image du pays en tant que fournisseur fiable de viande se trouve écorchée, ce qui donnerait l’occasion aux concurrents directs de l’Argentine (Uruguay et Brésil notamment) d’en profiter.

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