ActualitésL’agritourisme au Maroc, une belle échappatoire à promouvoir

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10 Nov

L’agritourisme au Maroc, une belle échappatoire à promouvoir

Casablanca- L’idée de s’évader quelques instants dans une ferme en pleine nature peut paraître enchanteresse, particulièrement dans un temps où l’humanité témoigne d’une des crises les plus infortunées de son histoire. C’est ce qu’offre, le temps d’un week-end ou plus, le tourisme agricole, une alternative au tourisme de masse, qui promet la découverte paisible de la richesse des territoires ruraux, et qui pourrait contribuer à atténuer les effets de la crise sur le tourisme national.

Au delà du cadre rassurant que prête la nature, le tourisme agricole ou l’agritourisme comporte également la promotion et la valorisation des richesses du territoire rural de chaque région, notamment des activités agricoles, de la restauration locale, des services touristiques, des produits de terroirs et des savoir-faire artisanaux, impliquant ainsi de nombreux acteurs intervenant tout au long la chaîne de valeur agricole et touristique.

« L’agritourisme est un segment de tourisme à fort potentiel au Maroc, il permet aux touristes de partager le savoir-faire agricole et culinaire, dont regorge le monde rural, et contribue à booster l’activité économique des producteurs agricoles, des artisanaux ainsi que des professionnels du tourisme rural », a indiqué le président du Réseau de Développement du Tourisme Rural (RDTR), Abdelhakim Sabri.

Le tourisme agricole est très en vogue en ce moment, les touristes marocains sont de plus en plus à la recherche du dépaysement, d’une alimentation saine et d’une gastronomie basée sur les produits agricoles typiques, a-t-il noté dans une déclaration à la MAP, ajoutant qu’il s’agit également d’une forme de tourisme, respectueuse de l’équilibre environnemental et des milieux faunistiques et floristiques.

Ce segment de tourisme reste peu développé au Maroc en comparaison avec d’autres pays, a-t-il estimé, remarquant toutefois qu’il existe « des initiatives timides » dans certaines régions, où des gîtes et des maisons d’hôtes offrent des services liés à l’agriculture.

Malheureusement, les secteurs touristiques et agricoles ont été fortement impactés et fragilisés par les effets néfastes de l’actuelle crise sanitaire, surtout en milieu rural où la capacité de résilience des acteurs est mise en cause, a-t-il déploré.

Le président du RDTR pour qui l’agritourisme est un levier de développement du tourisme rural, a relevé que les difficultés qui s’imposent au niveau de ce segment du tourisme sont majeurs et d’ordre hétérogène, incitant à cet égard à une forte prise de conscience et à une grande mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.

Pour sa part, le Doctorant en développement territorial, professionnel et Formateur en agro-écologie, écotourisme rural et ESS, Saleheddine El Azzouzi a indiqué que l’agritourisme se trouve devant l’impératif de remédier à la situation de crise qui touche le secteur, en préservant les richesses naturelles d’une part et en améliorant l’offre touristique existante, à savoir les gîtes ruraux, les fermes d’hôte et les campings ruraux.

Il a dans ce sens appelé à renforcer davantage les infrastructures touristiques du monde rural, à appuyer les fermes d’accueil via des projets de soutien, à structurer les initiatives existantes en agrotourisme ainsi qu’à promouvoir l’image et la visibilité des établissements du tourisme agricole.

M. El Azzouzi, qui est aussi fondateur de Green Bellouta & terroirs, un éco-centre d’hébergement qui propose des activités liés à l’agriculture, dont notamment la cueillette des produits de la ferme, des cours de pratiques saisonnières agricoles et de cuisine à base des produits de la ferme, a fait également remarquer « la faible promotion des destinations rurales au Maroc », notamment au niveau des agences de voyage.

Il a, par ailleurs, souligné l’importance de développer le tourisme agricole au Maroc, puisqu’il contribue aux revenus des petits producteurs, des paysans agriculteurs, des coopératives et des artisans, notant que la synergie entre les acteurs socio-économiques et territoriaux pourra contribuer à la promotion et l’amélioration de l’image des terroirs ruraux.

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