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Pérou
18 Nov

La banque centrale vend des obligations d’État pour des raisons climatiques

Stockholm- La banque centrale suédoise a annoncé, la semaine dernière, avoir vendu des obligations d’État émises par les États canadiens et australiens « pour des raisons liées au climat », dans l’un des premiers cas de participation d’une banque centrale au mouvement mondial de désinvestissement.

Le gouverneur adjoint de la Riksbank, Martin Flodén, a révélé que la banque s’était désistée en avril des obligations émises par la province canadienne de l’Alberta et plus récemment vendues des obligations émises par les États australiens du Queensland et de l’ouest de l’Australie.

« Nous n’investirons pas dans des actifs émis par des émetteurs ayant une empreinte climatique importante », a-t-il expliqué dans un discours prononcé à l’université d’Örebro.

« L’Australie et le Canada sont des pays qui ne sont pas réputés pour leur qualité de travail sur le climat. Les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont parmi les plus élevées au monde », a-t-il expliqué.

M. Flodén a déclaré que cette décision faisait suite à une décision prise l’an dernier par le conseil d’administration de la banque de prendre en compte la durabilité dans ses décisions d’investissement.

« Nous pouvons contribuer au travail sur le climat dans une certaine mesure en prenant en compte les aspects de durabilité lorsque nous investissons dans les réserves de change », a-t-il noté, ajoutant que « nous le faisons maintenant en rejetant les émetteurs qui ont une grande empreinte climatique. »

Les sables bitumineux de l’Alberta comptent parmi les hydrocarbures les plus polluants au monde, tandis que le Queensland et l’Australie-Occidentale abritent certaines des plus grandes mines de charbon du monde.

Dans un communiqué, Christine Myatt, porte-parole du premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a insisté sur le fait que l’Alberta appliquait les « normes environnementales les plus strictes au monde ».

« Si la banque centrale suédoise est vraiment soucieuse de faire la différence sur le changement climatique, elle doit investir davantage dans des producteurs éthiques tels que l’Alberta, qui ont enregistré des gains considérables en termes de réduction des émissions », a-t-elle déclaré.

La ville d’Örebro a été la première ville suédoise à s’engager à retirer ses ressources en combustibles fossiles, à l’instar de villes comme San Francisco, Seattle et la ville néerlandaise de Boxte.

Dans son discours, M. Flodén a indiqué qu’il doutait d’adopter une approche plus active de la durabilité et d’investir directement dans les réserves de change « dans des actifs particulièrement respectueux du climat, tels que les obligations vertes ».

Les réserves suédoises, a-t-il expliqué, sont actuellement uniquement investies dans des obligations d’État, ce que la banque hésitait à modifier.

« C’est en partie pour limiter les risques financiers et en partie parce que la politique monétaire, outre qu’elle détermine le niveau des taux d’intérêt généraux, devrait perturber le moins possible la fixation des prix sur les marchés financiers », a-t-il fait valoir.

Cela signifie que les banques centrales ne peuvent jouer qu’un rôle limité en poussant le monde vers une économie plus verte, a-t-il soutenu.

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