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16 Oct

Au bord du gouffre, les Îles Fidji tentent autant que possible de s’adapter aux changements climatiques

Nadi (îles Fidji) – Des cyclones dévastateurs, des ondes de tempêtes ou encore la montée du niveau de la mer, les Îles Fidji, qui abritent la réunion ministérielle pré-COP23 les 17 et 18 octobre, ne semblent donc pas étranges aux ravages causés par les changements climatiques auxquels ils essaient, tant bien que mal, de s’adapter.

« Je vous en prie, venez, c’est urgent, pour constater par vous-même les effets dévastateurs que l’élévation du niveau de l’océan et les événements météorologiques extrêmes ont déjà sur notre peuple et notre mode de vie », a lancé le Premier ministre des îles Fidji, Josaia Voreqe Bainimarama, dans un appel au président américain, Donald Trump.

« Vous pourrez ainsi voir que nous sommes déjà obligés de déplacer en hauteur des villages entiers à cause de l’élévation du niveau de l’océan et vous pourrez aussi rencontrer les familles des 44 victimes du cyclone de février dernier », a-t-il ajouté, en référence au cyclone Winston, le plus puissant qui ait jamais frappé l’hémisphère sud.

Nation de plus de 909.389 personnes, au centre de l’océan Pacifique Sud, les Îles Fidji, composées de 300 îles volcaniques, sont en fait fortement assujettis aux effets des changements climatiques, notamment les cyclones et les inondations.

Les inondations sont généralement associées au passage de cyclones tropicaux à proximité de la côte. Toutefois, de fortes houles, générées par de fortes dépressions et/ou d’intenses et hautes pressions atmosphériques dans la région de Fidji, ont également provoqué des inondations dans les basses-terres côtières.

Ainsi, Vunidogoloa est devenu le premier village à être relocalisé en altitude en raison de l’élévation du niveau de la mer, depuis quelques années déjà.

Ces effets ne feront qu’augmenter à l’avenir. Selon un rapport de la Banque mondiale, les menaces climatiques pour la société et l’économie des îles Fidji comprennent des taux plus élevés de maladies dus à l’élévation de la température moyenne, de plus en plus de tempêtes destructrices à cause du réchauffement des océans et des conditions météorologiques qui deviennent plus extrêmes et des perturbations de l’agriculture à cause des dommages causés par l’intrusion de l’eau salée sur les terres agricoles.

A Viti Levu, l’île principale du pays, l’institution de Bretton Woods a estimé que les effets des changements climatiques devraient provoquer des dommages économiques avoisinant les 52 millions de dollars par an, soit environ 4% du PIB du pays.

Pour pallier à ces effets, la priorité de la présidence fidjienne de la COP23 est accordée au soutien à l’adaptation et au renforcement de la résilience, en particulier pour les régions les plus vulnérables.

De ce fait, et en parallèle aux autres questions qui seront abordées à la COP23, le Premier ministre Bainimarama prévoit de travailler prioritairement sur les financements de l’adaptation au climat du secteur privé.

Aux îles Fidji, les communautés tentent, tant bien que mal, de s’adapter de manière préventive au changement climatique, notamment en construisant, autour des petits îlots, des murs en béton s’élevant à cinq mètres de hauteur pour lutter contre la montée des eaux.
Par Omar Er-rouch

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