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29 Jan

Le Brésil endeuillé par des tempêtes meurtrières au sud-est

Par Khalid ATTOUBATA
Brasília  – Des dizaines de morts, des milliers de déplacés et sans-abris et une vingtaine de portés disparus. Le Brésil est en deuil et les scènes macabres de corps enterrés par les glissements de terrain et des maisons trainées par les crues forcent la désolation.

Outre les inondations et les glissements de terrain, les tempêtes de Belo Horizonte et de sa zone métropolitaine, résultant de la rencontre assez rare d’un front pluvieux avec un système de basse pression au-dessus de l’océan atlantique, ont provoqué des débordements de rivières, des chutes d’arbres et des lignes électriques et l’effondrement de bâtiments.

Après deux catastrophes majeures en une année, celles des feux de forêts d’Amazonie et de la pollution aux hydrocarbures d’envergure qui a frappé toute la côte atlantique, la première puissance d’Amérique latine reprend de plus belle sa lutte contre mère nature.

En l’espace de quatre jours, au moins 52 personnes sont décédées et une quinzaine d’autres sont portées disparues à cause des tempêtes qui ont sévi dans l’État de Minas Gerais (sud-est), où les glissements de terrain et les inondations spectaculaires ont également fait 30.000 entre déplacés et sans-abri.

Les chanceux survivants à la tragédie demeurent traumatisés par les inondations qui ont ruiné leurs milliers de maisons, pour la plupart bâties anarchiquement dans des zones risquées, alors que la boue a recouvert leurs biens et des meubles et produits électroménagers jonchent les rues sous les regards impuissants des populations.

Les autorités du Minas Gerais, le deuxième État le plus peuplé du Brésil, ont déclaré l’état d’urgence dans plus de 100 villes touchées par les fortes pluies, qui ont amené le gouvernement fédéral du Brésil à verser une aide de 21,4 millions de dollars.

Pour faire face au désastre, l’état d’urgence a été instauré pour 180 jours pour permettre des actions plus rapides visant le recouvrement des dommages et l’assistance à la population qui réunit toutes les agences de l’État, dans le cadre d’opérations coordonnées par la défense civile de Minas Gerais.

De son côté, la Banque fédérale d’épargne Caixa a annoncé des exonérations et des facilités au profit des clients et des résidents, entreprises et particuliers, dans les zones touchées par de fortes pluies dans les États de Minas Gerais, Espírito Santo et Rio de Janeiro.

Parallèlement, la défense civile, la Croix-Rouge et d’autres organisations, dont des ONGs, mènent des campagnes pour collecter des dons pour les personnes déplacées et les sans-abri, sous forme de produits de nettoyage et d’hygiène, eau minérale, aliments non périssables, matelas et vêtements, entre autres.

Les tempêtes ont particulièrement frappé la ville de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais, et les municipalités qui composent sa région métropolitaine, où la plupart des décès ont été enregistrés. Rien qu’à Belo Horizonte, 13 décès ont été recensés.

Les autorités semblaient être dépassées par le volume des pluies, le plus élevé enregistré en une journée depuis que l’Institut national de météorologie (Inmet) a commencé les mesures pluviométriques il y a 110 ans (171,8 millimètres enregistrés vendredi). Les précipitations de janvier représentent plus de la moitié de la moyenne annuelle des précipitations de Belo Horizonte (1.602,6 mm).

La situation ne semble pas s’arrêter là, car le coordinateur adjoint de la défense civile du Minas Gerais, le lieutenant-colonel Flavio Godinho, a averti que les précipitations devraient reprendre au cours de cette semaine.

Dans l’Etat voisin de d’Espirito Santo, les pluies torrentielles ont également fait une dizaine de morts, alors que quelque 9.000 personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles, notamment dans les villes d’Iconha, Rio Novo do Sul, Vargem Alta et Alfredo Chaves, les plus touchées par les tempêtes.

Il s’agit là donc d’un nouveau défi qui vient s’ajouter aux problématiques économiques et environnementales auxquelles est confrontée la première économie sud-américaine, après les feux de forêt en Amazonie qui ont coûté cher au Brésil, notamment au niveau de ses relations avec la communauté internationale, ainsi que la pollution au pétrole qui a affecté le tourisme et les activités de pêche. Sans parler de la propagation du coronavirus, dont deux cas suspects ont été enregistrés dans le pays sud-américain, qui affectera, selon des observateurs, les relations économiques avec la Chine, un des principaux partenaires du Brésil.

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