ActualitésLe Brésil interdit pour trois mois le recours au brûlage de végétation à des fins agricoles

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09 Juil

Le Brésil interdit pour trois mois le recours au brûlage de végétation à des fins agricoles

Brasília – Le gouvernement brésilien interdira pendant 120 jours l’utilisation du feu en Amazonie, une pratique traditionnelle pour fertiliser les champs de plantation, ont rapporté jeudi des sources officielles.

« L’interdiction fera l’objet d’un décret qui sera signé la semaine prochaine », a déclaré le ministre de l’Environnement, Ricardo Salles.

Le ministre intervenait lors d’une conférence de presse, qu’il a tenue après avoir participé avec d’autres membres du gouvernement à une visioconférence avec des investisseurs étrangers qui ont exprimé leur inquiétude au sujet de la préservation de l’Amazonie.

L’année dernière, de vastes incendies se sont propagés dans toute la région, et les images des feux ont fait le tour du monde, allant jusqu’à créer des querelles diplomatiques autour de la gestion par le Brésil de la question environnementale.

Ces incendies ont été les pires d’une décennie, et cette année, les données officielles sur la déforestation montrent une hausse significative du déboisement au premier semestre.

Salles, tout comme le vice-président, Hamilton Mourao, et d’autres membres du cabinet des ministres, a souligné que les incendies sont généralement le produit de phénomènes climatiques, qui se sont aggravés en 2019 avec une sécheresse sans précédent, bien qu’il ait également admis qu’il y avait des actions illégales de paysans ou des groupes clandestins qui opèrent en Amazonie.

Mourao a souligné que cette année, le gouvernement avait commencé il y a trois mois une série d’actions « répressives », qui comprenaient la mobilisation de quelque 4.000 soldats des Forces armées pour épauler la police locale dans la lutte contre les mineurs, les bûcherons et autres « acteurs illégaux ».

Selon le vice-président, « l’utilisation du feu fait partie de la culture des populations rurales », mais le gouvernement n’acceptera pas que cette pratique « reste hors de contrôle » dans les prochains mois, qui constituent une période de sécheresse dans presque toute l’Amazonie.

Mourao a déclaré que les investisseurs qui ont assisté à la réunion virtuelle, principalement des représentants de fonds européens ayant averti qu’ils pourraient revoir leurs positions au Brésil si la préservation de l’environnement n’est pas garantie, « s’attendent à des résultats » et le gouvernement « est disposé à les accomplir ».

Il a également indiqué que des pourparlers ont commencé avec l’Allemagne et la Norvège, qui ont suspendu leur participation à un fonds pour la protection de l’Amazonie après les incendies de l’année dernière, afin de reprendre le versement de leurs contributions dans les plus brefs délais.

Selon le vice-président, « une fois les résultats présentés » en relation avec la conservation de l’Amazonie « , cette participation reprendra ».

Par ailleurs, Mourao a rejeté de nombreuses critiques d’autres pays et de nombreuses organisations non gouvernementales en matière de gouvernance environnementale. « Nous avons 84% de la forêt amazonienne préservée et la vision du gouvernement est qu’elle doit s’arrêter à ce stade, car pour produire, il n’est pas nécessaire d’abattre un arbre de plus », a-t-il assuré.

Le vice-président a estimé qu' »il est important d’être conscient des différends géopolitiques » et des « pressions » de certains pays qui, à son avis, perdront des espaces commerciaux si le Brésil se consolide comme « la plus grande puissance agricole du monde ».

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