Bulletin de l’écologie de l’Amérique du Nord

Washington – Voici le bulletin de l’écologie de l’Amérique du Nord pour la journée du mercredi 25 janvier:.

Etats-Unis d’Amérique :.

– Le nouveau président américain, Donald Trump, va relancer deux projets de construction d’oléoducs, gelés sous la présidence de Barack Obama, qui traverseront une partie des Etats-Unis.

A cet effet, M. Trump a signé mardi des décrets relançant les deux projets majeurs d’oléoducs passant par les Etats-Unis : « Keystone XL » et « Dakota Access Pipeline ».

Long de 1.900 kilomètres, dont 1.400 aux Etats-Unis, le « Keystone XL » vise à transporter le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta (Ouest du Canada) jusqu’au Nebraska (au centre des Etats-Unis), d’où il devrait rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique. Ce gigantesque projet avait été bloqué par Barack Obama pour des raisons environnementales.

Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de relancer « Keystone XL » et affirmé vouloir renégocier les termes du contrat avec la société canadienne TransCanada.

En s’opposant au projet fin 2015, sept ans après la première demande de permis de construire, Barack Obama avait jugé que le projet n’était pas dans l’intérêt national de son pays, en déclarant que « transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des Etats-Unis ».

Les décrets signés par le nouveau locataire de la Maison Blanche relancent également le projet d’oléoduc de la compagnie Energy Transfer Partners, dans le Dakota du Nord, dont le tracé a été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.

La tribu sioux de Standing Rock reproche à l’entreprise de vouloir faire passer l’oléoduc, baptisé « Dakota Access Pipeline », sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant par la même occasion leurs sources d’eau potable dans cet Etat du Nord des Etats-Unis.

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– L’Energy Information Administration (EIA) vient de publier son « Energy Outlook » 2017, qui permet au département de l’Energie de révéler ses dernières projections quant aux évolutions probables du mix énergétique américain.

Le rapport de l’EIA présente huit scénarios différents pour tenter d’appréhender les évolutions du marché énergétique des Etats-Unis à l’horizon 2050. Dans la plupart de ces scénarios, et malgré les différentes hypothèses de croissance économique et d’évolution des prix du pétrole, les Etats-Unis devraient rester exportateurs nets d’énergie jusqu’en 2050.

Selon le scénario de référence retenu par l’EIA, la production d’énergie primaire américaine devrait augmenter de plus de 20 pc entre 2016 et 2040, mais les énergies propres ne devraient pas être en reste : l’EIA estime en effet que le gaz naturel et les énergies renouvelables demeureront des ressources énergétiques essentielles dans le mix américain.

Les énergies renouvelables, éolienne et solaire, devraient notamment bénéficier des politiques de soutien actuelles pour continuer à croître de 70 GW jusqu’à 2021.

L’EIA estime que l’évolution du mix électrique américain devrait s’articuler autour du gaz naturel et de l’énergie solaire. Après 2030, selon le scénario de référence, l’énergie solaire pourrait même représenter plus de 50 pc des nouvelles capacités de production d’électricité.

– Des chercheurs ont conclu que le réchauffement est à l’origine des phénomènes climatiques extrêmes tels que les ouragans dans l’Atlantique, les pluies diluviennes en Eurasie et en Amérique et les cyclones.

Dans un article paru dans la revue « Nature Communications », ils expliquent une plus grande fréquence de catastrophes naturelles destructrices par le fait que le réchauffement climatique, le rayonnement solaire et les fluctuations de la pression atmosphérique augmentent la vitesse avec laquelle la chaleur de l’air se transforme en mouvement des masses atmosphériques.

« Notre étude présente une nouvelle tentative d’expliquer ce que nous constatons aujourd’hui dans la nature. Nous avons découvert que l’efficacité du moteur thermique atmosphérique au sens global du terme a augmenté ces quatre dernières décennies en réaction au changement du climat », a déclaré Liming Li, de l’Université de Houston.

Les chercheurs indiquent que les phénomènes climatiques extrêmes sont devenus beaucoup plus fréquents ces dernières années. Il s’agit notamment de puissants ouragans au large des Etats-Unis et de plusieurs pays d’Asie de l’Est, d’inondations dans les zones continentales d’Amérique et d’Europe, de longues périodes de sécheresse et de chaleur anomale en Russie et en Asie centrale.

Selon les auteurs de l’étude, ces phénomènes sont liés au réchauffement climatique, bien que les mécanismes d’action de ce dernier sur la météo restent inconnus. Ils ont ainsi découvert la cause éventuelle de l’augmentation du nombre de catastrophes en étudiant l’impact de la hausse de température sur ce qu’on appelle cycle énergétique de Lorenz, à savoir le cycle de l’énergie dans l’atmosphère et le processus de transformation de l’énergie potentielle de la chaleur en énergie cinétique des masses atmosphériques afférent.

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Canada :.

– Le ministre des Finances de l’Alberta, Joe Ceci, veut avancer sur les projets de pipeline, mais il ne déroge pas, pour autant, à son plan sur le climat, alors que Donald Trump est officiellement investi nouveau président du plus gros partenaire commercial du Canada.

Malgré des opinions publiques contrastées au sujet de la nouvelle taxe carbone en vigueur en Alberta, M. Ceci continue de défendre bec et ongle cette mesure, en affirmant que cette taxe a convaincu le gouvernement fédéral canadien d’approuver deux pipelines qui vont être bénéfiques à l’industrie de la province et pour tous les Canadiens.

Il a, en outre, fait savoir que la priorité est de développer au plus vite lesdits pipelines jusqu’à la côte pacifique afin d’atteindre les marchés mondiaux rapidement et de fixer un bon prix pour le brut albertain.

Evoquant l’arrivée à la Maison-Blanche d’un nouveau présent ouvertement climato-sceptique, le ministre albertain a indiqué avoir, à Washington, des soutiens « travaillant pour notre meilleur intérêt », ajoutant qu’il est difficile de spéculer sur ce que Donald Trump fera en termes d’échanges commerciaux avec le Canada et les possibles retombées pour l’économie albertaine.

« Nous répondrons quand et si les intérêts albertains ont besoin d’être protégés », a-t-il assuré.

– Le premier ministre québécois, Philippe Couillard, assure que le projet de train électrique de la Caisse de dépôt et placement du Québec se réalisera selon l’échéancier prévu, malgré le rapport très critique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Dans son rapport rendu public, le BAPE a émis de sérieuses réserves au sujet du Réseau électrique métropolitain (REM), car, avance-t-il, trop d’informations importantes font défaut.

Selon le BAPE, il serait prématuré de donner un avis favorable, le promoteur du projet ayant omis de répondre à de nombreuses questions lors des audiences du Bureau de l’automne dernier, notamment les aspects financiers, la justification quant à la fréquentation du futur réseau, l’impact sur l’aménagement du territoire et la gouvernance.

Cependant, M. Couillard a tenu à déclarer que le projet n’était « absolument pas » remis en question par l’analyse du BAPE, ajoutant qu’il pourrait y avoir des ajustements, mais il a rappelé que le BAPE était un organisme consultatif et que la décision appartenait au gouvernement.

Le REM, dont le coût de construction est estimé à 5,5 milliards de dollars, reliera la ville de Brossard à Sainte-Anne-de-Bellevue avec des liens vers l’aéroport Montréal-Trudeau et vers la ville de Deux-Montagnes sur un tracé de 67 kilomètres. Sa mise en service est prévue pour 2020.

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Mexique:.

– Le Bureau du Procureur général mexicain pour la protection de l’environnement (PROFEPA) a procédé à la fermeture de deux exploitations agricoles dans la municipalité de Chicxulub Puerto (Etat du Yucatán), en raison d’activités illégales de dévégétation.

Le PROFEPA a constaté, au cours du processus d’inspection des deux exploitations, l’élimination de 1,82 hectare de végétation, outre des travaux sur une terre forestière sans avoir obtenu une autorisation du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles.

Par conséquent, l’organisme fédéral a ordonné, afin d’éviter tout impact sur l’environnement, la fermeture totale et temporaire des deux exploitations.

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Honduras:.

– L’ancien maire de la commune de Tatumbla, Juan Ramón Rodríguez Gómez, fait l’objet d’une enquête menée par le procureur général chargé de l’environnement au Honduras, pour avoir coupé illégalement plusieurs arbres.

Les enquêtes ont indiqué que l’ancien responsable avait procédé en 2014 à l’élimination de grandes étendues de forêt pour mettre en œuvre un projet résidentiel de 50 maisons.

Le ministère public a indiqué que les travaux effectués par l’ancien maire ont engendré de graves dommages au système écologique de la région.