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21 Nov

Décimés par les ouragans, des pays des Caraïbes appellent à l’ONU à la solidarité mondiale pour les aider à se relever

New York (Nations-Unies) – Des pays des Caraïbes, sévèrement affectées l’été dernier par les ouragans destructeurs Irma et Maria, ont appelé, mardi à l’ONU, à la solidarité et la contribution de la communauté internationale pour les aider à se reconstruire et améliorer leur résilience face à ces phénomènes météorologiques extrêmes amplifiés par le réchauffement climatique.

En effet, rien qu’à Antigua-et-Barbuda et à la Dominique, deux îles de la région des Caraïbes frappées de plein fouet par ces ouragans, les dommages sont estimés à 1,1 milliard de dollars et les pertes économiques totales à 400 millions.

« La reconstruction de Antigua-et-Barbuda est bien au-delà des moyens de son gouvernement (…) et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici pour solliciter l’aide » de la communauté internationale, a déclaré Gaston Brown, Premier ministre de cette île, lors d’un point de presse à l’occasion de la conférence de haut niveau pour la reconstruction et la résilience des pays de la Communauté caribéenne (CARICOM) affectés par les ouragans Irma et Maria, tenue lundi et mardi à New York.

Selon M. Brown, le coût de la reconstruction de l’île, qui a subi lors de l’ouragan Irma en septembre dernier des vents destructeurs de plus de 300 Km/H, est équivalent aux ressources annuelles globales d’Antigua-et-Barbuda.

« Donc, si nous voulons reconstruire l’île, notre gouvernement devra (théoriquement) cesser pendant une année de fonctionner et de payer ses fonctionnaires et ses créanciers internationaux », a-t-il expliqué.

« Le fardeau est sérieux pour nous », a-t-il dit, estimant que son île a été « clairement victime du changement climatique » qui est « un phénomène bien réel qui ne fait de distinction entre aucun pays, grand ou petit ».

Intervenant mardi devant la conférence pour la reconstruction et la résilience des pays du CARICOM, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que ces pays ont besoin d’un soutien pour se reconstruire et prendre des mesures climatiques efficaces.

« Nous avons besoin d’une nouvelle génération d’infrastructures qui tiennent compte des risques, pour soutenir des économies, des communautés et des moyens de subsistance résilients », a déclaré M. Guterres

Le Secrétaire général, qui s’était rendu début octobre en Dominique et à Antigua-et-Barbuda pour constater les ravages causés par les ouragans, a dit avoir observé « un niveau de dévastation dont je n’avais jamais été témoin auparavant dans ma vie ».

« En Dominique, j’ai vu une génération de gains en matière de développement perdus en quelques heures. Barbuda a été rendu entièrement inhabitable », a-t-il témoigné devant cette conférence de haut niveau.

Pour le chef de l’ONU, le financement des efforts de reconstruction est crucial. « Les pays qui sont disproportionnellement vulnérables aux catastrophes et aux chocs économiques doivent être en mesure d’accéder à des financements dans des conditions adaptées à leurs besoins et aux circonstances spécifiques », a-t-il estimé.

« Nous avons besoin d’un nouvel et meilleur accord pour les Caraïbes, si ces pays veulent renforcer leur résilience climatique et atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Le secteur privé peut faire beaucoup, mais seules les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds peuvent coordonner le partage des risques et les conditions de prêt », a-t-il plaidé.

Pour sa part, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajcak, a rappelé que le changement climatique n’était pas « une question théorique pour les habitants des Caraïbes ».

Selon lui, la communauté internationale a une obligation morale à l’égard des personnes affectées.

« Nous devons soutenir l’effort de reconstruction (…) mettre l’accent sur la résilience (…) et reconnaître que les petits Etats insulaires en développement sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et aux chocs externes », a-t-il préconisé.

Le Président de l’Assemblée générale a ainsi encouragé tous les pays et parties prenantes à apporter leur soutien financier aux pays des Caraïbes affectés par les ouragans Irma et Maria.

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