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13 Nov

Energies renouvelables: Le Maroc mène le bal en Afrique

.-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Johannesburg – Le succès de la révolution que le Maroc a opérée en matière de développement des énergies renouvelables ne cesse de s’affirmer faisant du Royaume un modèle que les institutions internationales œuvrent pour élargir dans d’autres régions d’Afrique, continent appelé à relever d’important défis de développement.
Les besoins de l’Afrique en matière d’énergies s’accentuent sur fond d’une explosion démographique et d’un développement économique qui requièrent un nouveau modèle énergétique capable de répondre à ces besoins tout en respectant les normes environnementales dans un espace continental considéré parmi les premières victimes du réchauffement de la planète.
Dans ce contexte déterminant, les regards des Africains sont rivés vers le Maroc, un pays qui a réussi à développer des énergies propres et qui se tient prêt à partager son expertise et son savoir-faire avec les partenaires africains dans cette nouvelle conjoncture qui émerge.
Bizcommunity, un portail sud-africain d’excellence avec une audience de 370.000 professionnels de plus de 18 secteurs économiques en Afrique du Sud et partout dans le continent, estime, dans une analyse parue lundi, que le Maroc à un grand apport à apporter au continent en matière d’énergies renouvelables eu égard à l’expertise développée dans ce domaine.
Le Maroc est un pionnier en Afrique en matière d’énergies renouvelables, écrit le portail, rappelant que 32 pc de besoins du Maroc en énergie proviennent de sources renouvelables, un taux qui devra passer à 44 pc d’ici 2020.
Ces avancées sont réalisées à la faveur du complexe Noor à Ouarzazate, un gigantesque parc solaire multi-technologiques, poursuit la même source, relevant que cette expertise marocaine est cruciale pour mettre à profit les ressources dont dispose l’Afrique en vue d’en créer une source d’énergie durable et fiable.
Ce même constat a été fait lors du Forum africain sur l’investissement, qui s’est tenu la semaine dernière à Johannesburg avec la participation de nombreux pays, investisseurs et institutions continentales et multilatérales.
Lors de ce conclave, qualifié de «Davos Africain», la Banque africaine de développement (BAD), organisatrice de l’événement, a signé un mémorandum d’entente avec l’Agence Marocaine de l’Energie Durable (MASEN), visant à appuyer les pays africains, en particulier ceux de la région du Sahel, en matière de développement des technologies d’énergies renouvelables.
Pour le président de la BAD, Akinwumi Adesina, il s’agit d’un rôle tout à fait taillé pour le Maroc, leader mondial dans le domaine.
L’implication du Royaume dans le développement des énergies renouvelables en Afrique témoigne du «bel exemple» de coopération sud-sud que le Maroc offre, indique-t-il, soulignant que le partenariat avec MASEN permettra la construction d’un grand complexe d’énergie solaire dans la région du Sahel dans le cadre d’un programme baptisé «Desert to Power».
L’enjeu est de taille pour l’Afrique, où le soleil peut se transformer en une source d’énergie durable couvrant une grande partie des besoins grandissant du continent. Il suffit de savoir que l’Afrique dispose de 117 pc de plus d’ensoleillement que l’Allemagne, leader mondial d’énergie solaire.
Pour des raisons se rapportant notamment aux coûts réduits, l’énergie solaire devra devenir la principale source d’énergie au monde d’ici à 2050, selon le rapport 2017 de l’agence internationale de l’énergie renouvelable, une organisation intergouvernementale active dans le domaine de la promotion des énergies durables.
Les besoins énergétiques sont particulièrement élevés en Afrique subsaharienne où 6 personnes sur 10 n’ont pas accès à l’électricité. Dans les zones rurales de cette région, plus de 80 pc de la population n’ont pas d’électricité, selon les chiffres de la Banque mondiale.
Sur le plan économique, les industriels sont obligés d’arrêter la production pendant 56 jours par an en moyenne en raison du manque d’électricité, déplore la BAD.
D’autres sources estiment que l’Afrique a besoin d’un investissement de plus de 1,5 trillion de dollars dans le secteur de l’énergie entre 2018 et 2050 pour généraliser l’accès à l’électricité.
Sans un tel effort d’investissement, l’Afrique en particulier sa partie subsaharienne devra compter environ 90 pc des populations pauvres d’énergie d’ici à 2030, si l’on croit les conclusions d’un rapport publié en 2017 par l’agence internationale de l’énergie.
Face à une urbanisation rapide et une expansion économique qui devra s’accentuer, l’Afrique n’a qu’un seul choix: développer des sources durables d’énergie renouvelable, estiment les analystes.
Des alternatives font l’objet d’essais, dont la mise en place d’un incinérateur de déchets à valorisation énergétique en Ethiopie. Cette unité, qui traite près de 80 pc des déchets d’Addis-Abeba, devra produire près de 30 pc des besoins énergétiques de la capitale de ce pays d’Afrique de l’Est.
Cependant, les experts mettent en avant les difficultés auxquelles se heurte le développement d’une telle technologie en Afrique. Il s’agit certes d’initiatives louables, indiquent-ils, concédant que l’énergie solaire demeure une source plus fiable, en particulier avec le degré de développement que l’usage de cette énergie a atteint dans des pays comme le Maroc.
Comme l’a souligné la chaine de télévision CNBC dans un OpEd à l’occasion du Forum de Johannesburg sur l’investissement, le Maroc montre la voie à suivre pour aider l’Afrique à relever les multiples défis liés au développement économique et social à travers une énergie à la fois propre et durable. (MAP)
AO

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