ActualitésLes environnementalistes sud-africains contestent le plan gouvernemental d’énergie nucléaire

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05 Jan

Les environnementalistes sud-africains contestent le plan gouvernemental d’énergie nucléaire

Johannesburg – Les associations de protection de l’environnement en Afrique du Sud viennent de lancer une campagne contre un plan du gouvernement visant à renforcer la part de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique du pays.

«La campagne a recueilli plus de 5.000 commentaires sur la question, dont plus de 4000 désapprouvent le nouveau plan nucléaire du gouvernement», a indiqué le porte-parole de la campagne et directeur de l’ONG Dear South Africa, Rob Hutchinson.

La principale préoccupation des citoyens concerne la gestion et la maintenance de la technologie nucléaire, évoquant notamment les problèmes auxquels sont déjà confrontées les centrales électriques en place dans le pays, a précisé Hutchinson.

En novembre 2019, le ministre sud-africain des Ressources minérales et de l’énergie, Gwede Mantashe, avait publié un document de consultation dans lequel le Régulateur national de l’énergie d’Afrique du Sud (Nersa) présente les plans visant à alimenter le réseau électrique national avec 2.500 MW d’énergie nucléaire d’ici 2030.

Cependant, alors que la date limite du 5 février pour recevoir les commentaires, les objections ou les contributions du public approche, les groupes environnementaux renforcent leurs pressions contre ce plan du gouvernement jugé préjudiciable pour l’environnement.

La directrice exécutive de Institut environnemental des communautés d’Afrique australe (Safcei), Francesca De Gasparis, a quant à elle regretté que «très peu d’informations ont été partagées sur les coûts, les raisons et le lieu choisi pour construire ces structures nucléaires».

Il s’agit là d’informations essentielles dont les citoyens auront besoin pour donner leur point de vue sur cette question qui les concerne, a souligné De Gasparis, rappelant que son institut organise deux ateliers en ligne pour sensibiliser les Sud-africains sur ce sujet.

Même son de cloche chez le porte-parole de Greenpeace-Afrique, Happy Khambule, qui a mis en garde que «les risques associés au nucléaire sont considérables et coûteux pour l’environnement et les vies humaines».

Le secteur énergétique sud-africain fait face à des défis majeurs. La compagnie nationale sud-africaine d’électricité (ESKOM) opère depuis plusieurs mois des coupures du courant à travers tout le pays, contribuant à l’aggravation de la crise économique qui affecte l’Afrique du Sud.

Avec une dette de près de 30 milliards de dollars, ESKOM traverse une crise grave causée par de longues années de corruption et de mauvaise gouvernance. La société a vu sa capacité de production réduite suite à une insuffisance des dépenses d’entretien.

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