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29 Nov

La famine causée par l’homme fait lentement son chemin au Zimbabwe, selon une experte de l’ONU

Nations-Unies (New York) – La famine causée par l’homme fait lentement son chemin au Zimbabwe, et ce malgré une protection constitutionnelle sur le droit à l’alimentation dans le pays, a déclaré une experte indépendante de l’ONU chargée du droit à l’alimentation.

« Un fonctionnaire du gouvernement que j’ai rencontré à Harare m’a dit que +la sécurité alimentaire est la sécurité nationale+. Cela n’a jamais été aussi vrai que dans le Zimbabwe d’aujourd’hui », a expliqué la Rapporteure spéciale sur le droit à l’alimentation, Hilal Elver, à l’issue d’une visite dans ce pays d’Afrique australe effectuée du 18 au 28 novembre.

Selon l’experte indépendante onusienne, plus de 60% de la population d’un pays autrefois considéré comme « le grenier à blé de l’Afrique » souffre d’insécurité alimentaire. « La plupart des ménages ne pouvant se procurer suffisamment de nourriture pour satisfaire leurs besoins fondamentaux en raison de l’hyperinflation », a déclaré Mme Elver, citée dans un communiqué de l’ONU.

Lors de sa mission dans les zones touchées par la sécheresse, notamment à Masvingo et Mwenezi, des localités situées dans les régions les plus sèches du pays, les populations ont témoigné de leur souffrance quotidienne. « Les gens m’ont dit qu’ils ne mangeaient qu’une portion de maïs cuit par jour », a indiqué Mme Elver.

Les femmes, les personnes âgées et les enfants sont à peine en mesure de subvenir à leurs besoins alimentaires minimaux et dépendent largement de l’aide alimentaire, tandis que la plupart des hommes sont à l’étranger pour chercher du travail, a-t-elle ajouté.

« Sans accès à une alimentation diversifiée et nutritive, les Zimbabwéens des zones rurales, en particulier les jeunes enfants, survivent à peine », a-t-elle poursuivi, ajoutant que le système agricole et alimentaire doit être réformé immédiatement.

Le Zimbabwe fait partie des quatre pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire, aux côtés des pays ravagés par des conflits, a noté l’experte indépendante onusienne. Alors que l’insécurité alimentaire et la mauvaise gestion des terres augmentent les risques de troubles civils, elle invite donc les autorités de Harare, les partis politiques et la communauté internationale à s’unir « pour mettre fin à cette crise en spirale avant qu’elle ne se transforme en conflit à part entière ».

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