La future pénurie d’eau, un problème local (SYKE)

Helsinki- Selon une nouvelle thèse de doctorat, la future pénurie d’eau dans les cours d’eau transfrontaliers s’intensifiera dans des bassins déjà soumis à des contraintes et est principalement un problème local.

Hafsa Munia, chercheuse à l’Institut finlandais de l’environnement (SYKE), a développé un nouveau cadre pour comprendre à l’échelle mondiale l’évolution de la pénurie d’eau transfrontalière au fil du temps et pour évaluer les dépendances en aval de l’utilisation de l’eau en amont.

Sa thèse de doctorat sera examinée à l’Université Aalto le 21 février, a indiqué un communiqué de presse de SYKE.

Selon la thèse, bien que de nombreuses zones en aval dépendent fortement des ressources en eau en amont, le principal moteur de la rareté accrue de l’eau a été et sera dans la future utilisation locale de l’eau. Il est donc important de gérer l’utilisation de l’eau à la fois locale et en amont pour éviter la pénurie.

L’analyse a révélé qu’au cours des dernières décennies, la pénurie d’eau dans les bassins transfrontaliers s’est intensifiée et s’est développée principalement sur les bassins fortement irrigués et densément peuplés, par exemple en Asie centrale et du Sud, en Chine, en Europe du Sud, aux États-Unis, au Mexique et les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Dans le cas des eaux transfrontalières, les rôles des changements locaux et en amont dans l’utilisation et la disponibilité de l’eau en raison des changements climatiques et socioéconomiques peuvent être considérés comme des problèmes particulièrement troublants.

Tout changement en amont, dû au changement climatique ou à des changements dans l’utilisation de l’eau, a un impact direct sur la disponibilité de l’eau en aval. Par exemple, de nombreux développements socioéconomiques, qui sont principalement ciblés à l’échelle locale à régionale, sont connus pour avoir un impact sur le cycle hydrologique qui peut affecter le débit des cours d’eau à plus grande échelle, comme dans les zones en aval.

Selon la chercheuse, les prélèvements d’eau en amont du débit peuvent réduire la disponibilité de l’eau pour une utilisation en aval. Les changements climatiques auraient un impact sur la disponibilité locale et en amont de l’eau. La compréhension de ces liens amont-aval est donc une base essentielle pour la gestion et la planification intégrées des terres et des ressources en eau dans le bassin hydrographique partagé. Cela distingue l’analyse de la pénurie d’eau transfrontalière des autres analyses de la pénurie d’eau.