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29 Août

Le gouvernement Brésilien abrogera le décret concernant la suppression d’une réserve naturelle en Amazonie (ministre)

Brasilia – Suite au tollé suscité par la suppression d’une réserve de quatre millions d’hectares de forêt amazonienne, le ministre brésilien des mines et de l’énergie, Fernando Coelho Filho a annoncé, lundi, que le gouvernement abrogera le décret présidentiel portant suppression de la « Reserva Nacional de Cobre et Associados (RENCA) » et le remplacera par un autre plus explicite.

Le nouveau décret clarifiera point par point l’abrogation du statut de la réserve, comportera des dispositions claires concernant la protection des communautés autochtones établies présentes dans la région et empêchera expressément l’exploitation minière illégale, a expliqué M. Coelho, à l’issue d’une réunion ministérielle présidée, lundi, par le chef d’Etat brésilien, Michel Temer.

En réponse aux critiques de la presse internationale, des organisations environnementales et des militants de l’environnement qui ont fustigé le projet, le ministre de l’environnement Sarney Filho a relevé que la décision de l’abrogation du décret vise à éclaircir la « confusion » suscitée par les différentes interprétations concernant la suppression de cette réserve créée en 1984 au temps des militaires dans le but de stopper l’investissement étranger dans la région.

« Une bonne partie de la société pense que nous sommes en train de flexibiliser les règles visant à lutter contre la déforestation en Amazonie et que nous abandonnerions l’Amazonie, mais cela ne correspond pas à la réalité », a-t-il fait valoir.

Selon le ministre, le nouveau décret devra interdire toute exploitation minière dans des endroits où vivent les population locale et devra réguler l’octroi de droits d’exploration minière pour éviter la poursuite des opérations d’exploitation et d’exploitation minières clandestines.

Entre temps, le ministère public de l’Etat d’Amapa (nord) a déposé une poursuite civile devant la Cour fédérale lui demandant de suspendre les effets du décret présidentiel ayant supprimé la réserve et de lui accorder le droit de tutelle sur le territoire habité par des populations indigènes des ethnies Aparai, Wayana et Wajapi.

La suppression de la RENCA est « une menace pour la biodiversité, pour l’intégrité des réserves de conservation fédérales et pour le mode de vie des populations traditionnelles de la région, compte tenu des principaux impacts sociaux et environnementaux qu’ont les activités minières », note le ministère public dans sa plainte, en qualifiant d' »écocide » la promulgation du décret abrogeant le statut de la réserve.

La semaine dernière, le gouvernement a supprimé la réserve naturelle, permettant de relancer les activités minières dans cette zone et de rendre effectifs 260 permis miniers en suspens, dont environ 20% antérieurs à la création de la réserve.

Située à califourchon entre les Etats du Para et de l’Amapa (nord), la Renca est riche en or, mais aussi en fer, manganèse, tantale et autres minéraux.

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