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12 Août

Interdiction du Glyphosate : Hulot appelle à la mobilisation

Paris – Profitant de la lourde condamnation par la justice américaine du groupe Monsanto, le ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, est monté au créneau en appelant à la mobilisation en faveur de l’interdiction du Glyphosate.

La justice américaine a condamné, vendredi, le groupe agrochimique Monsanto, racheté récemment par le géant Bayer (Allemagne), à verser une somme de 289 millions de dollars à un agent d’entretien de 46 ans, souffrant d’un cancer en phase terminale, pour ne pas avoir informé de la dangerosité du Roundup, un herbicide qui contient du glyphosate.

Tout en saluant « ce jugement historique », Hulot a appelé l’ensemble des responsables politiques à ne pas attendre « la démonstration du pire pour agir ».

« Ce que j’espère simplement c’est (qu’avec) cette décision de justice (…) chaque responsable politique (…) comprenne bien une bonne fois pour toutes qu’une entreprise comme Monsanto-Bayer n’a comme velléité (…) que le bien-être de ses actionnaires », a déclaré le ministre sur BFM TV.

Il a notamment souhaité que les sénateurs français « reviennent à la raison », fustigeant leur décision de revenir sur le principe de séparation du conseil et de la vente dans le secteur des insecticides et pesticides lors de l’examen du projet de loi alimentation et agriculture.

Hulot entend ainsi mettre les parlementaires devant leurs responsabilités avant la reprise, à la rentrée, de l’examen de ce texte issu des Etats généraux de l’alimentation dit « Egalim ».

« Nous avons pris une première décision en France mais ce ne doit être que le début d’une guerre que nous devons mener tous ensemble pour réduire massivement les molécules les plus dangereuses sans attendre la démonstration absolue » de leur dangerosité par « une liste funeste tragique », a t-il souligné à cet égard en appelant Européens et Américains à prendre « des décisions aussi rapides et déterminées » que la France contre ces produits.

Le gouvernement français avait annoncé sa volonté de bannir le glyphosate d’ici 2021, avec une interdiction progressive. Depuis 2017, les collectivités doivent se passer de cet herbicide. Les particuliers seront soumis à la même contrainte à partir de 2019. Enfin, ce sera au tour des agriculteurs en 2021.

Réagissant aux propos du ministre de la Transition écologique et solidaire, le président de Bayer-France, Frank Garnier, a estimé dimanche sur BFMTV, que les pesticides développés par son entreprise ne sont pas dangereux, se basant sur « des évaluations extrêmement strictes ».

« Nous devons mener tous ensemble une guerre pour réduire les molécules les plus dangereuses, sans attendre la démonstration absolue de leur dangerosité », a-t-il cependant affirmé.

Plusieurs associations françaises de défense de l’environnement, le parti Europe-Ecologie-Les Verts et les syndicats agricoles adversaires du glyphosate, se sont pour leur part félicités de la condamnation de Monsanto.

Utilisé par les agriculteurs depuis plus de quarante ans, le glyphosate représente 25% du marché mondial des herbicides. L’agriculture représente 76 pc de son utilisation.

Une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait catégorisé en 2015 ce produit chimique comme « probablement cancérigène », mais ce diagnostic n’est pas confirmé par les agences européennes des produits chimiques et de la sécurité des aliments.

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