La justice britannique juge irrecevable une plainte contre Shell pour pollution au Nigeria

Londres – La Haute Cour de Londres a jugé jeudi irrecevable les poursuites judiciaires engagées au Royaume-Uni contre le groupe pétrolier Shell pour pollution au Nigeria.

Toutefois, les plaignants ne comptent pas baisser les bras. Ils vont faire appel et poursuivre la bataille judiciaire en dépit de la décision de la Haute Cour qui a rejeté une plainte déposée à Londres par des Nigérians qui considèrent Shell et sa filiale nigériane SPDC responsables des fuites d’oléoducs ayant dégradé leurs terres.

La Cour londonienne a estimé que « Royal Dutch Shell » n’était pas responsable légalement des agissements de sa filiale SPDC et ne pouvait donc faire l’objet de poursuites devant les tribunaux britanniques.

Lors de l’audience fin novembre, Shell avait contesté les recours engagés à Londres par des Nigérians, faisant valoir que l’affaire devrait être jugée au Nigeria où les faits présumés se sont déroulés.

Plus de 40.000 Nigérians issus des communautés Ogale et Bille ont formé deux recours collectifs pour demander des comptes au groupe pétrolier, qu’ils tiennent pour responsable des fuites d’oléoducs ayant pollué leurs terres.

Pour les plaignants, la justice britannique représente le dernier espoir de mettre fin à la pollution pétrolière ayant entrainé des maladies de la peau ou d’infertilité.

Shell conteste les accusations en soulignant que « Bille et Ogale sont deux régions durement touchées par le vol de pétrole, le sabotage des oléoducs et le raffinage illégal qui restent les principales sources de pollution dans le Delta du Niger ».

Selon l’ONU, les dégâts engendrés dans cette affaire de pollution nécessiteraient une opération de nettoyage, la plus vaste jamais entreprise au monde, d’une durée de 25 à 30 ans.