ActualitésLa Conférence internationale sur l’eau et le climat: quand les ressources hydriques s’érigent en…

Actualités

21 Juin

La Conférence internationale sur l’eau et le climat: quand les ressources hydriques s’érigent en priorité pour la mise en application de l’Accord de Paris

Rabat, 21/06/2016 (MAP), La Conférence internationale sur l’eau et le climat (CIEC), qui se tiendra les 11 et 12 juillet à Rabat, constitue une occasion idoine pour sensibiliser les décideurs à l’impératif de mettre la ressource hydrique au centre des négociations de la Conférence annuelle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) et en tant que priorité lors de la mise en application de l’Accord de Paris (2015), a affirmé, mardi à Rabat, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Eau, Charafat Afilal.

Cette conférence de grande envergure, labellisée COP 22 et qui se tiendra sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, en collaboration avec le ministère français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et le Conseil mondial de l’eau (CME), se veut l’occasion de mobiliser les décideurs politiques, les acteurs institutionnels, les experts et la société civile afin de plaidoyer pour une meilleure prise en charge de la problématique de l’eau et de la sécurité hydrique dans l’agenda climatique et dans les plans de déploiement et de mise en œuvre de l’accord de Paris, a-t-elle relevé lors d’une conférence de presse pour la présentation de cet événement qui sera organisé en amont de la COP22, prévue en novembre prochain à Marrakech.

La CIEC, qui se tiendra sous le signe « Sécurité hydrique pour une justice climatique », vise également à plaider pour la justice climatique et l’équité en matière de prise en charge des effets des changements climatiques, ainsi que pour la reconnaissance des droits des Etats africains et insulaires qui subissent de plein fouet les impacts des changements climatiques, a-t-elle dit, estimant que la sécurité hydrique est indissociable de la stabilité, la paix et la sécurité partout dans le monde.

« Quatre-vingt-dix pour cent des catastrophes naturelles sont dues à l’eau, tandis que l’on compte pas moins de 25 millions de déplacés à cause des catastrophes hydro-climatiques, dont quelque 5.000 morts parmi les réfugiés climatiques décédés dans la Méditerranée », a-t-elle fait savoir.

Mettant l’accent sur la corrélation entre eau et développement humain, la ministre déléguée a indiqué que l’eau constitue un vecteur capital à même de garantir le succès de plusieurs secteurs à l’instar de l’énergie, la santé, l’agriculture et l’éducation.

De son côté, l’ambassadeur français délégué à l’Environnement, Xavier Sticker, a fait remarquer que la France et le Maroc travaillent en étroite collaboration dans le domaine des ressources hydriques, notant que l’initiative du Maroc d’organiser cette conférence internationale aura pour effet de prolonger cet élan et d’encourager la recherche de solutions concrètes.

Pour sa part, le président honoraire du Conseil mondial de l’eau, Loic Fauchon, a mis en exergue l’importance de prendre en compte des solutions concrètes susceptibles de répondre aux défis posés par l’évolution du climat, notant que pour le cas du Maroc, une grande campagne de recherche de fuites d’eau a été lancée au niveau des régies d’eau dans le Royaume.

Cette initiative a permis au Maroc de remonter ses rendements de réseau entre 80 et 90 pc, ce qui est conforme à la norme internationale, a-t-il précisé, notant que la technologie du télérelevé du compteur d’eau, lancée actuellement à Fès, permet de réduire la consommation d’énergie. « Le monde de demain est appelé à produire moins et consommer mieux », a-t-il récapitulé.

L’eau est le principal enjeu, le principal défi et aussi la principale victime des changements climatiques dont les impacts sont énormes et désastreux, à savoir sécheresse, inondations et destruction d’infrastructures, perte de terres agricoles, désertification, maladies hydriques, pénuries d’eau, instabilité, migrations et crises humanitaires, lit-on dans un communiqué du ministère délégué chargé de l’Eau, rendu public à cette occasion.

Dans le souci de traiter tous les volets relatifs à la gestion durable de la ressource hydrique en relation avec les aléas climatiques, la conférence a été structurée autour de quatre sessions principales. Il s’agit de la vulnérabilité des ressources en eau face aux changements climatiques, la place de l’eau dans la mise en oeuvre de l’Accord de Paris, l’alliance « Eau-Energie-Sécurité alimentaire-Santé-Education » et enfin la part de l’eau dans les mécanismes de financement liés aux changements climatiques, précise la même source.

Cette conférence internationale, qui verra la présence de quelque 450 participants marocains et étrangers, mettra à l’honneur le continent africain par l’organisation d’une table ronde ministérielle autour du thème « l’eau en Afrique : vers une justice climatique ». Le but majeur de cette table ronde est d’unir les positions de tous les pays africains pour défendre d’une seule voix la justice climatique lors de la COP22. II est surtout question de mettre en place des initiatives concrètes destinées à garantir le droit d’accès à l’eau et à l’assainissement pour toute la population africaine.

En marge de la CIEC, un atelier sur « les barrages et changements climatiques » sera organisé par la Commission internationale des grands barrages avec la contribution d’experts de renommée mondiale. L’objectif principal de cet atelier est de souligner le rôle primordial des barrages dans l’atténuation des effets du changement climatique, surtout durant les périodes de sécheresse et des crues.

Evénement international de grande envergure, la Conférence internationale sur l’eau et le climat, qui s’insère dans les efforts engagés par le Royaume en vue de préparer la COP22 (7-18 novembre 2016), connaîtra la participation de ministres européens, africains et de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord. Des représentations diplomatiques et des représentants d’agences de développement, de bailleurs de fonds, d’agences gouvernementales, d’institutions intergouvernementales ainsi que d’organes des Nations unies feront le déplacement à Rabat pour prendre part aux travaux de cette rencontre.

Afin de suivre les préparatifs et le déroulement de la CIEC, un site web est déjà en ligne « ciec.water.gov.ma » et fera l’objet de mises à jour régulières. Aussi, l’ensemble des contributions et des recommandations issues des travaux de la conférence seront consignées dans un « livre bleu » qui constituera une contribution riche à la COP22, relève-t-on.

Voir Aussi