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12 Juin

La Norvège verdit son énorme fonds souverain

Oslo – Le fonds souverain de la Norvège, le plus gros au monde avec plus d’un billion de dollars d’actifs, va devenir sensiblement plus vert en se désengageant davantage des énergies fossiles, a décidé mercredi le Parlement norvégien.

Désormais, le fonds devra cesser d’investir dans les entreprises produisant plus de 20 millions de tonnes de charbon par an ou plus de 10 gigawatts d’électricité à partir de cette énergie fossile.

Ainsi, le fonds va probablement devoir se désinvestir de géants miniers fortement présents dans le charbon comme le suisse Glencore, l’australien BHP Billiton et l’américain Anglo American, et d’énergéticiens ayant largement recours à cette énergie fossile comme l’allemand RWE et l’italien Enel.

C’est la conséquence d’un vote des députés qui ont adopté, sans surprise, une proposition présentée début avril par le gouvernement de droite en vue de durcir les critères de gestion du fonds.

Celui-ci était jusqu’alors censé se tenir à l’écart des compagnies minières ou producteurs d’énergie dont plus de 30 % de l’activité est liée au charbon, mais de gros acteurs du secteur passaient à travers les mailles du filet parce qu’ils disposent d’autres activités importantes.

Selon plusieurs groupes de défense de l’environnement, cette décision devrait l’obliger à vendre ses parts, d’une valeur de près de 5,2 milliards d’euros fin 2018, dans huit entreprises.

Les députés ont aussi entériné la proposition du gouvernement visant à bannir certaines compagnies pétrolières, celles exclusivement tournées vers l’exploration et la production d’hydrocarbures.

Cette mesure devrait toucher des groupes comme l’américain Chesapeake, le chinois CNOOC ou le français Maurel et Prom, mais épargner les majors parce que celles-ci ont généralement d’autres activités, notamment dans les énergies renouvelables.

Elle répond à des considérations strictement financières. La Norvège cherche à limiter l’exposition de ses finances publiques à un secteur de plus en plus remis en cause, y compris chez les investisseurs, par la lutte contre le changement climatique.

Le texte adopté mercredi prévoit aussi que le fonds dispose de plus de latitude pour investir dans des projets d’énergies renouvelables, tels que des parcs éoliens ou des fermes solaires, avant même que ceux-ci ne soient cotés en Bourse.

Les décisions liées au fonds souverain norvégien, qui contrôle l’équivalent de 1,4 % de la capitalisation boursière mondiale, sont d’autant plus importantes qu’elles sont souvent suivies par d’autres investisseurs.

BI.

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