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27 Sep

La réussite de la transition énergétique en Méditerranée requiert la mise en place de politiques volontaristes et la promotion de l’innovation (experts)

Tanger, 19/07/2016 (MAP), Des experts marocains et étrangers dans le domaine de l’énergie ont affirmé, mardi à Tanger, que la réussite de la transition énergétique en Méditerranée passe par la mise en place de politiques volontaristes, audacieuses et cohérentes, et le développement de l’innovation technologique, institutionnelle et financière.

Pour réussir cette transition énergétique dans la région méditerranéenne, il importe de mettre en place des politiques volontaristes et cohérentes, des institutions qui y sont dédiées et de réglementations adéquates dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, ont souligné ces experts en énergie lors d’un grand débat sur « la transition énergétique », organisé dans le cadre de la deuxième Conférence des parties des pays riverains de la Méditerranée sur les changements climatiques (MedCOP Climat).

Ces spécialistes énergétiques ont également souligné la nécessité de réduire les subventions accordées aux énergies fossiles, et ce afin de renforcer la compétitivité des énergies renouvelables, de promouvoir le développement durable de la région et d’atténuer les effets des changements climatiques.

Dans ce cadre, Obaid Amrane, membre du directoire de l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN), a souligné que la région méditerranéenne constitue le berceau des civilisations, et donc il lui appartient de faire preuve d’audace et de volonté pour conduire les changements nécessaires qui s’imposent aujourd’hui pour s’adapter et atténuer les effets des changements climatiques, à même de sauver l’humanité.

« Les conditions d’optimisation et de flexibilité de la production électrique au niveau de la région trouveront dans les énergies renouvelables la solution la plus efficace, à même de renforcer la paix et la stabilité dans la région et d’apporter une réponse aux enjeux imposés par le réchauffement climatique »,  a-t-il précisé, notant que, d’après des scénarios les moins optimistes, une intégration énergétique entre le Nord et le Sud de la méditerranée génère une économie d’au moins 30 pc des capacités de production.

A cet égard, le responsable a appelé les acteurs de la société civile, les opérateurs économiques et les pouvoirs publics à se mobiliser autour de la cause climatique et à adhérer activement à l’engagement du Maroc en faveur de l’atténuation des effets des changements climatiques, notant que le Royaume a pris le devant dans la région en matière de transition énergétique, à travers la mise en œuvre d’une stratégie énergétique orientée vers la mise en place d’un mix-électrique optimisé autour de choix technologiques fiables et compétitifs, la mobilisation des ressources nationales et la promotion de l’efficacité énergétique.

Pour sa part, le président de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie, Bruno Lescoeur, a affirmé que le renforcement de la transition énergétique en Méditerranée nécessite la mise en œuvre de nouvelles technologies peu émettrices de gaz à effet de serre, le retour à la vérité des prix avec la réduction des subventions aux énergies fossiles, et l’harmonisation des politiques énergétiques des différents pays méditerranéens.

« Les engagements pris par le Maroc dans le cadre de la COP21 sont exemplaires pour de nombreux pays de la région et reflètent dans une large mesure son ferme engagement en faveur du climat, et de la paix et la stabilité de la région », a-t-il insisté.

De son côté,  le directeur de l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE), Said Mouline, a assuré que le renforcement de la compétitivité des énergies renouvelables nécessite la réussite de la transition énergétique, à travers la mise en place de politiques volontaristes et cohérentes et des réglementations adéquates.

« Le Maroc a réussi, grâce à sa politique énergétique volontariste, non seulement à avoir des projets d’envergure solaires et éoliens, mais à assurer une transition dans l’économie de l’énergie, l’industrie, le transport et le bâtiment, en vue de réduire le gaspillage d’énergie en faveur d’une plus grande utilisation des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique », a fait savoir le responsable.

Quant au directeur du Centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée, Mourad Ezzine, a souligné que la région méditerranéenne joue un rôle clé dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, qui sera au centre des discussions lors de la COP22 à Marrakech.

Les pays du sud de la Méditerranée ont un fort potentiel en énergies renouvelables, à même de servir leurs besoins, ainsi que ceux des pays du nord de la Méditerranée, qui sont en quête d’un futur à basse teneur carbone, et de construire la « Méditerranée de l’énergie », a-t-il souligné.

Il a ainsi assuré que l’intégration méditerranéenne constitue « l’élément clé pour atteindre la décarbonisation nécessaire à la mise en œuvre de l’Accord de Paris », relevant que le Maroc, grâce à ses centrales CSP, peut contribuer à atteindre les objectifs européens de réduction des émissions de CO2, tout en augmentant la flexibilité des systèmes électriques du sud comme du nord de la Méditerranée.

Pour Sameh Moubarek, conseiller à la Banque mondiale, l’efficacité énergétique peut contribuer à la réduction des émissions de GES, notant que le Maroc a su agir et réaliser des progrès considérables dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, même s’il est l’un des pays ayant eu le moins de subventions en la matière, en capitalisant sur ses propres moyens, ce qui l’érige en un « modèle » pour de nombreux pays.

Organisée à l’initiative du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima autour du thème « Agissons en faveur du climat! », la MedCOP Climat s’inscrit dans le cadre des préparatifs du Royaume pour abriter la COP22, prévue en novembre à Marrakech.

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