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13 Mar

L’atténuation des impacts des changements climatiques sur le milieu rural nécessite une approche d’optimisation des ressources naturelles

Rabat, 13/03/2017 (MAP), L’atténuation des impacts des changements climatiques sur le monde rural nécessitera un engagement fort de la part de tous les acteurs concernés pour élaborer des mécanismes appropriés favorisant une approche d’optimisation et d’exploitation durable des ressources naturelles, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Elle nécessite également une « meilleure » gestion des ressources en eau et la préparation des plans climats déclinés au niveau régional et local susceptibles de prévenir les populations rurales locales contre les périls des catastrophes naturelles, souligne le CESE dans un rapport sur « Développement du monde rural : Défis et perspectives » qui a été adopté début mars.

Le monde rural marocain recèle un gisement considérable de ressources naturelles peu exploitées et mal gérées, relève-t-il, précisant qu’ »une meilleure gestion de ces ressources contribue à une amélioration de l’économie du monde rural et sa contribution dans le PIB du pays ».

Selon le rapport, la préservation de ces ressources et la promotion d’un environnement sain sont devenues une nécessité urgente et impose aux décideurs et acteurs de la société civile une nouvelle vision et une gestion rationnelle et prospective qu’il s’agit de placer parmi les priorités de la politique de développement du pays.

Ainsi, le CESE estime que la gestion durable des ressources naturelles est actuellement confrontée à de multiples contraintes liées notamment aux changements climatiques qui menacent les systèmes alimentaires et le développement humain.

Il s’agit principalement des sécheresses répétitives, la faiblesse et l’irrégularité de la pluviométrie ; la sècheresse de 2015 est très frappante car elle a affecté sérieusement la production agricole et l’alimentation des animaux, ainsi que les crues violentes et dévastatrices emportant les infrastructures hydro-agricoles et routières, les personnes et les habitations rurales, explique-t-il.

La pollution des ressources en eau, le dérèglement des cycles des cultures, la dégradation des parcours, du patrimoine végétal et la détérioration de la nature des sols constituent aussi des conséquences alarmantes du changement climatique, ajoute la même source, notant qu’outre ces effets, il est nécessaire de citer l’avancement de la désertification et l’insuffisance de plantations pour lutter contre l’érosion, puisque les terres arables disparues chaque année ne cessent d’augmenter.

De même, le CESE, qui recommande la protection et la valorisation des ressources et écosystèmes de haute valeur dans les zones rurales les plus fragiles, indique que la mise en place d’un système solidaire et innovant de compensation nationale et internationale entre zone de protection et zone d’exploitation contribue fortement au renforcement de la coopération entre les habitants au niveau territorial et local.

« Le Maroc s’est doté durant ces dernières années d’un arsenal juridique consistant (loi-cadre n° 99-12 portant sur la charte nationale de l’environnement, loi sur le littoral, nouvelle loi sur l’eau,…) permettant d’assurer une gestion rénovée et durable des ressources naturelles du pays », écrit-il.

Par ailleurs, le rapport traite également de la 22è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22), tenue à Marrakech et de l’Accord de Paris, adopté en vertu de la COP21, qui « constituent des opportunités historiques pour le développement des populations les plus pauvres de la planète et particulièrement celles vivant dans le monde rural ».

Selon le CESE, les engagements pris par le Maroc dans le cadre de l’Accord de Paris et les mesures et décisions proclamées à Marrakech pour les concrétiser devront faire l’objet d’une feuille de route de tous les projets et stratégies programmés en faveur des populations rurales, tout en veillant à une exploitation rationnelle des ressources disponibles et en prenant en compte les résultats des concertations engagées avec les acteurs de la société civile.

Compte tenu des niveaux très faibles de développement des zones rurales et de leurs vulnérabilités, poursuit-il, les chefs d’Etats et de Gouvernements lors de la proclamation de Marrakech pour l’Action en faveur du climat et du Développement Durable, ont appelé toutes les parties à renforcer et à soutenir les efforts pour éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire et prendre des mesures rigoureuses pour faire face aux défis des changements climatiques dans le domaine de l’agriculture.

Dans ce contexte, l’initiative du Maroc « Triple A », qui est l’une des mesures phares dédiées au niveau continental pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA), est construite autour de deux piliers, à savoir le plaidoyer pour assurer le financement des projets d’adaptation de l’agriculture des pays africains et la promotion des solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique.

Occupant une place privilégiée dans les négociations de la COP22 pour obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation, l’initiative (AAA) devrait apporter son soutien surtout aux populations vulnérables en favorisant la mise en place des projets concrets et des pratiques agricoles intelligentes limitant les effets des changements climatiques et assurant la sécurité alimentaire de ces populations.

Adopté récemment à l’issue de la 71è session ordinaire du CESE, le rapport « Développement du monde rural : Défis et perspectives » vise à analyser les différentes facettes des problématiques du développement rural au Maroc et d’apporter des éléments de réponses à ces questions.

La méthodologie adoptée pour son élaboration repose sur une analyse de l’état actuel de développement rural et l’identification des facteurs ayant entravé l’amélioration du cadre de vie de la population vivant en milieu rural, ainsi que la détermination des éléments manquants à une meilleure cohérence et intégration des stratégies et programmes dans leurs objectifs et au stade de leur mise en oeuvre.

Ce rapport propose aussi une série de recommandations opérationnelles pour soutenir les activités économiques dans le monde rural, à savoir l’agriculture vivrière et bio, mais aussi les activités non agricoles, notamment l’écotourisme, l’artisanat, la pêche, les petites industries et les services, tout en assurant la préservation de l’environnement.

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