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03 Déc

L’OMS souligne l’urgence de protéger la santé face aux assauts du dérèglement climatique

— Envoyés spéciaux —

Madrid – Il est plus urgent que jamais de protéger la santé face aux effets du changement climatique, souligne l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mettant l’accent sur la nécessité de prendre en compte la santé dans les décisions qui ont une incidence sur la réduction des émissions de carbone et les autres objectifs durables.

Selon les conclusions d’une enquête concernant 101 pays présentée, mardi à Madrid dans le cadre de la COP25, les pays accordent de plus en plus un niveau de priorité accru aux effets du changement climatique sur la santé, et la moitié de ceux qui ont pris part à l’enquête se sont dotés d’une stratégie ou d’un plan national sur la question.

Toutefois, déplore l’OMS dans le document intitulé « Santé et changement climatique », il est plus inquiétant de constater que seuls 38% environ d’entre eux ont pris des dispositions financières pour commencer à appliquer leur stratégie ou plan national, et moins de 10% pour en assurer la mise en œuvre complète.

Les risques climatiques pour la santé publique ont déjà été évalués par 48% des pays, indique l’enquête, précisant que les plus fréquemment évoqués étaient le stress thermique, les traumatismes et les décès liés aux événements météorologiques extrêmes et les maladies d’origine alimentaire, hydrique ou vectorielle (comme le choléra, la dengue ou le paludisme).

Quelque 60% des pays concernés par l’enquête indiquent toutefois que les résultats de l’évaluation n’avaient guère eu d’influence sur l’allocation de ressources humaines ou financières en vue d’une adaptation des priorités pour protéger la santé, fait observer l’OMS, qui assure que l’intégration des préoccupations sanitaires aux initiatives nationales et internationales sur le climat, pourrait améliorer l’accès aux fonds nécessaires.

Il ressort de l’enquête que les pays ont du mal à accéder à des mécanismes internationaux de financement pour le climat en vue de protéger la santé de leur population. Plus de 75% d’entre eux ont indiqué qu’ils n’avaient pas assez d’informations sur les possibilités d’accès à un tel financement; plus de 60% ont fait part de liens insuffisants entre les acteurs de la santé et les procédures de financement en matière climatique, et plus de 50% de capacités insuffisantes pour établir des propositions.

Selon l’OMS, des travaux antérieurs ont déjà montré que les gains pour la santé consécutifs à une baisse des émissions de carbone représenteraient environ le double du coût de la mise en œuvre de ces mesures au niveau mondial et que la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris pourrait sauver environ un million de vies par an d’ici 2050 du seul fait de la réduction de la pollution atmosphérique.

Les retombées positives d’une réduction des émissions de carbone pour la santé sont rarement reflétées dans les engagements nationaux sur le climat; seules 20% des contributions déterminées au niveau national mentionnent la santé dans le contexte de la réduction des émissions et seules 10% les gains sanitaires escomptés, conclut le document.

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