ActualitésL’UICN alerte sur l’état de conservation des coraux en Méditerranée

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05 Mai

L’UICN alerte sur l’état de conservation des coraux en Méditerranée

Malaga – L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a tiré la sonnette d’alarme quant à l’état de conservation des coraux, gorgones et autres espèces apparentées en Méditerranée.

Une nouvelle évaluation de l’UICN révèle que 13 pc des espèces méditerranéennes d’anthozoaires (coraux, gorgones…) sont menacées d’extinction, indique un communiqué publié par le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN (UICN-Med), basé à Malaga (sud de l’Espagne).

Il existe environ 212 espèces d’anthozoaires originaires de la Mer Méditerranée et l’évaluation récemment publiée par l’UICN révèle que les connaissances relatives à ces dernières restent encore à ce jour très limitées.

En effet, sur les 142 espèces évaluées, 69 ont été classées dans la catégorie « Données insuffisantes ». Cela signifie que les experts n’ont pas été en mesure de juger de la gravité des menaces pesant sur elles car ils ne disposaient pas d’assez d’informations sur leur répartition et sur la taille et les tendances de leurs populations.

Ce rapport révèle également que 17 espèces sont menacées d’extinction. Parmi elles, deux sont originaires de la Méditerranée et certaines ont une distribution limitée à la mer Méditerranée.

« Les forêts gorgoniennes constituent l’une des communautés marines de Méditerranée les plus emblématiques dans les eaux profondes et peu profondes en raison de leur grande diversité et complexité. Leur conservation est cruciale pour maintenir la biodiversité qu’elles abritent », a souligné Marzia Bo, de l’Universita degli Studi di Genova, citée dans le communiqué.

La majorité de ces espèces jouent un rôle essentiel en tant que bio-constructeurs, créant des habitats qui servent de refuge à de nombreux autres organismes et abritent une grande biodiversité.

« Certaines colonies de coraux noirs de Méditerranée sont connues pour leur longévité de plus de 2.000 ans. Nous avons donc besoin de mesures de protection plus fortes pour les préserver et nous proposons des suggestions et des recommandations pour relever ce défi et maintenir l’intégrité de ces espèces », a expliqué, pour sa part, María del Mar Otero, de l’UICN-Med.

Le rapport insiste sur les dommages causés aux anthozoaires méditerranéens par divers engins et techniques de pêche, notamment le chalutage de fond et les pratiques artisanales et récréatives visant les espèces démersales, ainsi que sur les effets de la hausse de la température de l’eau de mer, du ruissellement des polluants dans les eaux côtières et de la propagation d’espèces exotiques envahissantes.

La collecte commerciale de certains anthozoaires exerce également une pression considérable sur ces espèces, a noté l’UICN.

Le groupe d’experts méditerranéens ayant mené cette évaluation a conclu que des mesures appropriées de conservation des habitats pourraient améliorer la résilience des espèces locales et leur capacité de récupération, ce qui contribuerait à l’amélioration de leur état de conservation.

L’évaluation a, à cet égard, appelé à des mesures de conservation urgentes pour la sauvegarde de ce capital naturel, comme le renforcement de la protection juridique nationale et internationale des espèces menacées, la mise en place de restrictions pour le chalutage de fond et l’utilisation de dragues remorquées, l’utilisation d’outils pour réduire les captures accessoires, ainsi que l’amélioration des connaissances sur les espèces menacées et déficientes en données.

Ce rapport, réalisé grâce au soutien financier de la Fondation MAVA, est le résultat du travail développé par l’UICN-Med en collaboration avec le Programme des espèces de l’UICN.

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