ActualitésM. Boussaid souligne à Rabat l’impératif d’assurer un système de transport vert et inclusif

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21 Mar

M. Boussaid souligne à Rabat l’impératif d’assurer un système de transport vert et inclusif

Rabat- Le ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, Mohamed Boussaid, a souligné, mardi à Rabat, la nécessité d’adopter une vision plus large conforme aux objectifs généraux de la politique des transports, qui visent à favoriser l’émergence des systèmes de transport économiquement et socialement plus efficaces, plus sûrs, plus économes en énergie et finalement mieux respectueux de l’homme et de son environnement.

« Le critère est ainsi d’assurer un système de transport vert et inclusif, c’est à dire des choix d’infrastructures et de réformes du secteur des transports qui permettent de maximiser le potentiel de croissance de notre économie tout en prenant en compte les impératifs du développement durable dans ses composantes économique, sociale, environnementale et culturelle », a indiqué, M. Boussaid, dans une allocution lue en son nom, par le Secrétaire générale du ministère, Khalid Cherkaoui, lors de la 4ème édition de la Conférence de Rabat pour le développement durable (CRDD), sous le thème « Quelles évolutions pour la mobilité durable en Afrique? ».

Il a également noté que « les grandes orientations de notre action sont de promouvoir une politique de transport écologiquement viable, qui devrait s’attaquer au problème de l’augmentation de la circulation, à la saturation croissante de réseau et à la hausse des niveaux de bruit et de pollution, et encourager l’utilisation de modes de transport respectueux de l’environnement ainsi que l’internalisation complète des coûts sociaux et environnementaux ».

Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que cette 4ème édition de la CRDD constitue une occasion pour les experts et les hauts responsables du secteur des transports et de la logistique en Afrique, pour découvrir les différentes politiques et mesures qui peuvent être entreprises, pour asseoir « un système de transport fiable, sûr, vert, sobre en carbone et inclusif dans notre continent », ainsi que  pour débattre des mesures à prendre pour mettre en œuvre les différentes initiatives annoncées à l’occasion de la COP22 tenue à Marrakech en novembre dernier.

Pour sa part, Mme Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l’Environnement, a affirmé que cette conférence s’inscrit dans la continuité de la COP22 pour mettre en œuvre le transport durable au niveau du Maroc, mais aussi au niveau de l’Afrique et dans le cadre du sommet de haut niveau du climat de l’Agenda de l’action.

« Cette rencontre s’inscrit également dans le cadre du partenariat global de Marrakech qui permet la liaison entre les acteurs non étatiques (producteurs de technologies, d’innovation et d’investissement) et les états, qui doivent revoir les politiques publiques et les inscrire dans la durabilité pour épouser les objectifs du secteur privé », a fait observer Mme El Haite, Championne marocaine du climat (COP22 High Level Champion), dans une déclaration à la MAP.

Elle a aussi relevé que ce débat autour de la mobilité durable en Afrique va « certainement permettre de sortir avec des recommandations concernant le secteur privé et la nécessité de son développement pour aller vers la sobriété carbone, mais également des recommandations pour que les États changent leurs politiques publiques et les adaptent pour accompagner le secteur privé à faire cette transition écologique ».

Partant du constat que le transport touche, aujourd’hui, tout individu et toute activité à l’échelle de la planète, ce secteur a toujours été l’un des principaux problèmes du continent africain et un frein à son développement, a estimé, de son côté, le directeur général de la Société d’investissements énergétiques (SIE), Ahmed Baroudi, notant, d’ici 2050, la moitié de la planète sera concentrée en Afrique dont plus de 60% dans le milieu urbain.

A cet égard, M. Baroudi, en sa qualité de Vice-président de la CRDD, a souligné que cette conférence, qui traite de la mobilité durable en Afrique, s’inscrit dans la continuité de la COP22 en vue d’aborder des sujets liés à l’avenir du continent qui fait face à de nombreux problèmes notamment en matière de démographie. « Elle constitue aussi l’opportunité pour faire le point sur la question des transports en Afrique, de découvrir et débattre sur les solutions d’aujourd’hui, comme celles prévues pour le futur proche, en vue d’assurer un développement durable pour ces pays », a-t-il dit.

Articulée autour de séances plénières et de panels où seront débattus par des experts nationaux et internationaux, toutes les réflexions convergeant vers une approche africaine, à savoir « le transport public urbain: Quelle approche durable en Afrique », « les solutions de financement en Afrique », « la mobilité électrique » et « la modernisation des infrastructures », cette rencontre sera ponctuée par des séquences vidéo explicites et illustrées par des innovations, tels que des briques technologiques toutes nouvelles au service de la mobilité électrique, a ajouté M. Baroudi.

Le président du Processus de Paris pour la mobilité et le climat (PPMC), Patrick Oliva, a, quant à lui, présenté une feuille de route s’étalant sur 40 ans relative au secteur du transport post COP22, dans laquelle il explique, « dans quelle mesure, au niveau mondiale, la mobilité pourrait devenir progressivement une mobilité décarbonée et davantage accessible à des populations croissantes ».

Il a, en outre, précisé que cette conférence de Rabat constitue une occasion pour « aborder la notion de transport durable avec les nouvelles technologies et les nouveaux services qui pourront être mis en œuvre pour accélérer le développement du continent africain et faire en sorte que des solutions, adaptées et locales, soient développées avec tous les services qui seraient apportés à la population et les bénéfices économiques qui peuvent en résulter ».

Après avoir mis en avant les « grandes » initiatives lancées par le Royaume, M. Oliva a noté qu' »il est assez facile, au Maroc, d’imaginer le développement de productions décentralisées d’électricité pour accompagner un réseau de véhicules électriques sans avoir à développer des infrastructures lourdes spécialement adaptés aux énergies fossiles ».

Il a de même souligné l’importance du développement durable, puisqu’il permet, selon lui, « de sauter un certain nombre d’étapes et de passer à des technologies qui soient véritablement prometteuses pour l’avenir et qui assurent une protection de notre terre ».

M. Oliva a, dans ce sens, relevé l’impératif de « créer des synergies profondes au niveau des différents pays pour que des solutions puissent se développer, avec les mêmes standards et les mêmes applications pour que le coût des transitions soit minoré ».

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