ActualitésMarrakech- Safi : L’élevage un secteur à fort potentiel de croissance

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27 Juil

Marrakech- Safi : L’élevage un secteur à fort potentiel de croissance

Par : Samir Lotfy

Marrakech- Composante essentielle du secteur agricole, l’élevage recèle au niveau de la région Marrakech-Safi, un potentiel énorme et diversifié de croissance à même de contribuer remarquablement à la dynamique socio-économique que connait cette partie du territoire national.

Preuve en est, la contribution importante de la région à l’offre nationale du cheptel ovin et caprin destiné à l’abattage de l’Aid Al Adha, avec un effectif identifié par les services de l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) de 1,51 million de têtes, soit 19% de l’offre nationale.

En outre, l’activité d’engraissement « Aid Al Adha » joue un rôle important dans l’amélioration des revenus des éleveurs. En effet, ce sont quelque 52.000 unités d’engraissement qui ont été répertoriées cette année, pour un chiffre d’affaire estimé pour cette occasion, à environ 2,5 milliards de DH.

Derrière cette importance du secteur figurent une série de facteurs liés, entre autres, à l’existence d’un grand savoir-faire et d’une expertise cumulés au fil des années par les éleveurs de la région, à l’étendue des parcours (780.000 ha) mais aussi, aux efforts soutenus déployés par le Département de l’Agriculture, dans le cadre du Plan Maroc Vert, en vue d’améliorer le rendement de la filière et de lui permettre de jouer pleinement le rôle qui est le sien dans l’économie régionale et par là, dans toute l’économie nationale.

Ces efforts se déclinent en plusieurs actions majeures destinées à permettre à cette filière un développement soutenu et permanent notamment, à travers l’amélioration génétique des races au niveau de la région, l’accompagnement des éleveurs à travers la formation et le conseil par les services déconcentrés du Département de l’Agriculture, l’amélioration de la qualité et de la santé du Cheptel…..etc.

C’est ainsi que dans le cadre du Plan Agricole Régional (PAR), la région Marrakech-Safi a bénéficié d’importants projets structurants dont 33 projets d’agriculture solidaire réalisés et financés totalement par le Département de l’Agriculture au profit de 26.300 petits éleveurs pour un coût d’investissement total de 380,1 millions de DH. C’est dire qu’il s’agit d’une filière sociale par excellence.

Ces efforts seront poursuivis et renforcés dans le cadre de la nouvelle stratégie « Génération Green ». En outre, d’autres mesures de conjoncture ont été prises par le Département de l’Agriculture pour soutenir les agriculteurs de la région en vue de faire face à l’impact négatif du déficit pluviométrique enregistré lors cette campagne.

Il s’agit essentiellement de l’opération de distribution de l’orge subventionnée au profit des éleveurs d’ovins et caprins, dans le cadre du Programme National d’Appui à l’Alimentation du Cheptel, soit au total 755.000 quintaux, dont 160.000 quintaux dans une première tranche et 595.000 quintaux au titre de la seconde tranche.

Une troisième tranche de 700.000 quintaux vient d’être lancée pour la période de soudure juillet-septembre. Au programme figure, en outre, la distribution de l’aliment composé aux éleveurs de bovins laitiers (79.000 quintaux) en plus de l’aménagement de points d’eau pour l’abreuvement du cheptel.

Au-delà de la distribution d’orge subventionnée, les services du Département de l’Agriculture au niveau Régional veillent au suivi de la situation pour prendre toutes les mesures qui s’imposent et ce, en fonction de l’évolution des conditions climatiques, tout en restant mobilisés et en oeuvrant en étroite collaboration avec les autorités provinciales et locales et les représentants de la Chambre d’Agriculture.

Approché par la MAP, M. Mohamed Ramzi, chef de service des filières animales à la Direction Régionale de l’Agriculture à Marrakech-Safi, a indiqué que le secteur de l’élevage à l’échelle régionale recèle d’importants atouts, entre autres, une étendue de parcours de 780.000 ha, l’existence de 60.400 ha de cultures fourragères, dont 25.000 ha irrigués, outre le professionnalisme avéré des éleveurs.

Dans l’actif de cette filière figurent aussi l’’existence d’organisations professionnelles dynamiques et d’unités de valorisation, l’importance de la race « Sardi » très prisée, et l’encadrement et l’accompagnement dont bénéficient les éleveurs de la part des services du Département de l’Agriculture, a poursuivi M. Ramzi.

Interrogé, par ailleurs, sur les contraintes majeurs dont souffre le secteur, il a fait savoir qu’elles tiennent essentiellement aux aléas climatiques, notamment les sécheresses récurrentes, les faibles ressources en eau pour sécuriser l’alimentation du cheptel à travers des cultures fourragères irriguées et enfin, la prédominance des élevages relativement difficiles.

Concernant la panoplie de mesures prises par la DRA dans le cadre de la prévention et la lutte contre la Covid-19, le responsable a indiqué qu’il a été procédé à la mise en place de commissions mixtes regroupant les autorités locales et les représentants des services concernés du Département de l’Agriculture pour l’encadrement et la sensibilisation des éleveurs et visiteurs des Souks à bétail sur les mesures sanitaires Covid-19.

Au rang des mesures figurent aussi la distribution de guides « Aid Al Adha » élaborés par les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur sur les mesures particulières à observer par les différents intervenants dans cette opération (éleveurs, acheteurs, bouchers, …), la distribution de masques de protection, et de gel hydro-alcoolique à l’entrée des Souks aménagés à l’occasion de l’Aid Al Adha, le renforcement des opérations d’identification de cheptel particulièrement les ovins et les caprins destinés au sacrifice du Aid Al Adha (pour un objectif de traçabilité), et l’identification et les contrôles des unités d’engraissement (pour question de qualité).

Le secteur de l’élevage bénéficie, en outre, d’un apport considérable d’autres services, à l’instar de l’ONCA (Office National du Conseil Agricole) ou encore l’ONSSA notamment en termes d’expertise et de savoir-faire. L’objectif étant de permettre à cette activité de bénéficier d’un meilleur accompagnement technique et scientifique à même de promouvoir son développement et de tirer vers le haut son rendement et sa qualité et ce, au bénéfice des professionnels eux-mêmes.

Ainsi, pour une meilleure santé du Cheptel au niveau de la Région Marrakech-Safi, la Direction Régionale de l’ONSSA a fait savoir qu’il a été procédé à la vaccination de près de 330.000 têtes de bovins contre la fièvre aphteuse, outre 3 millions d’ovins contre la peste des petits ruminants (PPR), et la clavelée. A ces chiffres viennent s’ajouter plus de 600 mille têtes de caprins contre la PPR.

Cette opération, explique la même source, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action national de l’ONSSA pour lutter contre les principales maladies animales contagieuses.

Lancées depuis le 17 janvier 2020, ces campagnes de vaccination préventive du cheptel sont assurées gratuitement au profit des éleveurs, à travers la mobilisation de 89 vétérinaires privés mandatés au niveau de la région, sous la supervision directe des services vétérinaires provinciaux relevant de la Direction Régionale de l’ONSSA.

Parallèlement à cette opération de vaccination, ces services vétérinaires de l’ONSSA suivent de près l’état sanitaire du Cheptel à l’échelle régionale, qui est jugé très satisfaisant, estime l’Office qui tient à préciser que ces maladies animales (fièvre aphteuse, clavelée et Peste des petits ruminants) ne sont pas transmissibles à l’Homme.

In fine, le secteur de l’élevage au niveau de la région Marrakech-Safi, augure d’un avenir prometteur notamment à la lumière de la nouvelle feuille de route « Green Génération ».

Dans ce sens, un intérêt considérable est accordé à la capitalisation des acquis du Plan Maroc Vert pour une déclinaison régionale de la nouvelle stratégie Génération Green adaptée aux potentialités de la région Marrakech-Safi.

En outre, une attention particulière sera accordée au capital humain (couverture sociale des éleveurs, développement de produits d’assurance, dynamisation des organisations professionnelles et renforcement des projets d’agriculture solidaire nouvelle génération, outre la poursuite du développement des filières animales dans le cadre de contrats programmes avec les interprofessions laitières, viandes rouges, apiculture et aviculture.

L’effort portera aussi sur la réalisation de projets structurants pour le développement de l’aval du secteur de l’élevage (abattoirs et souks à bestiaux modernes, organisation des circuits de commercialisation, encouragement à l’installation d’unités modernes de valorisation), ainsi que sur la mise en place d’un plan d’action régional pour le développement des parcours.

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