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20 Avr

Quand un masque confectionné à base d’une bouteille en plastique change la vie d’une pauvre kényane

Par Abdelouahed LABRIM

Nairobi- Susan Kageya n’aurait jamais imaginé qu’un jour le port d’un masque confectionné à base d’une bouteille en plastique changerait toute sa vie et la rendrait aussi célèbre au Kenya.

Il y a à peine deux semaines, cette mère de deux enfants est devenue célèbre sur la toile et les réseaux sociaux. Une photo d’elle et de sa fille portant des masques de bouteilles en plastique sont devenues virales.

Kageya, qui attendait de monter à bord du ferry à Mombasa, a attiré par son look à la fois « bizarre que désolant » l’attention de la foule au point que le patron de la police de la région côtière, Rashid Yakub, est venu lui procurer trois masques appropriés, pour lui permettre d’échapper à la risée des gens.

« Certaines personnes se sont moquées de moi et de mon masque. Heureusement, les officiers m’ont vu au passage à niveau alors que j’attendais mon tour avec d’autres navetteurs avant de me donner trois masques », se souvient Kageya.

L’histoire ne s’est pas arrêtée à ce stade puisque la pauvre Kageya a été convoquée au bureau du gouverneur de Mombasa, Ali Hassan Joho.

« Quand j’ai été convoquée d’urgence au bureau du gouverneur, j’avais peur d’avoir peut-être offensé le gouvernement par mon comportement. J’avais vraiment peur », a-t-elle confié dans des déclarations relayées par les médias locaux.

La peur de cette mère sans emploi n’avait pas raison d’être. Le gouverneur touché par sa situation lui a simplement remis un montant de 100.000 shillings (environ 1000 dollars), une aide financière à laquelle elle ne s’attendait guère et qui va changer sa vie et lui redonner le sourire.

S’exprimant sur Citizen TV, la mère Kageya a expliqué comment la vie de sa famille avait changé après avoir reçu cette somme du gouverneur.

« J’ai aidé ma famille et je me suis acheté des provisions ainsi qu’une machine à coudre pour travailler et subvenir à mes besoins », a-t-elle confiée toute fière.

Kageya a raconté qu’avant que ses photos ne circulent largement sur les médias et les réseaux sociaux, elle menait une vie difficile au point de ne pas trouver de quoi manger.

« Avant la pandémie de coronavirus, je vendais de l’eau potable aux gens, un travail que j’exerce depuis environ un an et qui consiste à traverser le canal en utilisant le ferry tous les jours », a avoué cette femme.

Le port des masques faciaux au Kenya est devenu obligatoire en vertu d’une loi approuvée par le gouvernement en vue de juguler la propagation du nouveau Coronavirus.

Le gouvernement kényan a imposé de lourdes amendes aux personnes qui ne se conforment pas aux mesures de prévention mises en oeuvre pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus, dont une amende de 20.000 Shillings (environ 200 dollars) ou une peine d’emprisonnement maximale de six mois, ou les deux, relève-t-on dans un supplément de la Gazette du Kenya (bulletin officiel), rendue publique vendredi dernier.

Dans la Gazette, il est précisé que parmi les infractions passibles de sanctions figurent le non-port d’un masque lors de l’utilisation des transports publics ou privés et le non-respect de la distanciation sociale.

« Toute personne qui se trouve dans un lieu public pendant la période de restriction (21 jours d’isolement dans les comtés de Nairobi, Mombasa, Kwale et Kilifi) doit maintenir une distance physique d’au moins un mètre de la personne suivante et utiliser un masque facial approprié qui doit couvrir la bouche et le nez de la personne. Une personne qui contrevient à ces sous-règles commet une infraction », lit-on dans un extrait de la Gazette.

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