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05 Mai

Des scientifiques kényans découvrent un microbe antipaludisme

Nairobi- Des scientifiques kényans ont annoncé avoir fait une découverte capitale qui pourrait révolutionner la lutte contre le paludisme et arrêter la propagation de cette maladie responsable d’environ 400.0000 décès dans le monde chaque année.

Les scientifiques kényans du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), en partenariat avec leurs homologues britanniques, ont annoncé qu’ils avaient découvert un microbe qui pourrait potentiellement empêcher les moustiques d’infecter les personnes atteintes de paludisme.

Une étude menée principalement sur les rives du lac Victoria a révélé que 5% des moustiques portaient le microbe (Microsporidia MB) dans leurs intestins et leurs organes génitaux qui les protègent de l’infection par le paludisme.

« Les données dont nous disposons jusqu’à présent permettent d’avancer qu’il s’agit d’un blocage à 100% du paludisme (…) Cela va être une surprise. Je pense que les gens trouveront dans ce procédé une véritable grande avancée », a déclaré le Dr Jeremy Herren, du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE) au Kenya, dont le siège est à Nairobi.

Pour arrêter la propagation du paludisme grâce à ce nouveau développement, 40% des moustiques doivent être infectés par le microbe, a-t-il avancé expliquant que le procédé consiste à infecter les moustiques mâles qui infecteraient les femelles anophèles qui agissent comme des vecteurs du paludisme. « Une autre façon serait de libérer les spores des microsporidies pour infecter les moustiques », a avancé le Dr Herren.

Les scientifiques analysent actuellement la possibilité de relâcher les moustiques dans la nature ou d’utiliser des spores pour enrayer la maladie après avoir effectué d’autres tests.

Le paludisme représente environ 16% des consultations externes au Kenya. Environ 70% de la population est à risque de contracter le paludisme, avec 14 millions de personnes dans les zones d’endémie et 17 autres millions dans les zones d’épidémie et de paludisme saisonnier (zones pluvieuses).

Plus de quatre millions de cas de paludisme sont signalés chaque année au Kenya. Un taux de mortalité de 5,1% a été signalé chez les patients admis pour un paludisme grave, selon la National Library of Medicine des États-Unis.

Samedi 25 avril, alors que le Kenya marquait la Journée mondiale du paludisme, le président Uhuru Kenyatta a déclaré que le gouvernement avait réussi à réduire de manière significative la prévalence du paludisme d’un sommet de 6 millions d’infections à 4,6 millions au cours des dix dernières années.

« Bien que nous soyons très fiers des progrès que nous faisons dans la lutte contre le paludisme, nous sommes conscients qu’en tant que continent, nous avons encore un long chemin à parcourir pour atteindre notre objectif d’éliminer la maladie d’ici 2030 », a souligné M. Kenyatta.

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