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06 Sep

La mise en place d’infrastructures vertes et résilientes, condition sine qua non pour le développement durable (Mme El Ouafi)

Rabat – La mise en place d’infrastructures fiables, vertes et résilientes est une nécessité et une condition sine qua non pour atteindre le développement durable, a souligné, mercredi à Rabat, la secrétaire d’État chargée du développement durable, Nezha El Ouafi.

Dans une allocution à l’ouverture du 5ème forum du Comité permanent des finances relatif à la mobilisation des financements pour les infrastructures résilientes, Mme El Ouafi a souligné que la construction de nouvelles infrastructures, en particulier dans les pays en développement, soulèvent une question cruciale concernant leur lien avec la lutte contre le changement climatique, précisant que « la mise en place d’une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente ne peut que favoriser le développement économique et le bien-être humain ».

La secrétaire d’Etat a par ailleurs précisé qu’il existe deux catégories d’infrastructures, à savoir des infrastructures vertes qui contribuent à réduire le changement climatique en limitant les émissions de gaz à effet de serre et celles adaptées qui permettent d’atténuer la vulnérabilité des pays en développement, étant les plus sensibles aux effets néfastes du changement climatique.

Mme El Ouafi a ainsi souligné que la construction d’infrastructures vertes et adaptées est intrinsèquement liée aux politiques publiques en vigueur, tout en mettant en avant « le rôle central des investisseurs privés qui sont particulièrement sollicités dans le financement de ces infrastructures ».

Cependant, « malgré leur rôle dans la riposte mondiale au changement climatique, les financements privés auront du mal à satisfaire les besoins essentiels en matière d’adaptation des populations pauvres et marginalisées » a t-elle signalé, notant que les investisseurs privés « privilégient très largement l’atténuation plutôt que l’adaptation en se focalisant sur les pays en développement les plus riches que les moins avancés ».

Mme El Ouafi a dans ce sens passé en revue les contraintes qui entravent l’investissement dans les infrastructures vertes et résilientes aux changements climatiques, à savoir l’insuffisance du cadre juridique et institutionnel, les lacunes sur le plan des connaissances et l’incapacité d’évaluer les risques liés au changement climatique et à les intégrer dans la prise de décisions d’investissement ou de financement.

Elle a également précisé que les flux de financement de l’adaptation ont augmenté ces dernières années, mais que les niveaux de financement actuels sont insuffisants par rapport aux coûts actuels d’adaptation, faisant savoir que les études montrent que les coûts d’adaptation à l’horizon 2030 sont susceptibles d’être compris entre 140 et 300 milliards de dollars par an, alors que les financements publics internationaux pour l’adaptation en 2014 ont été d’environ 22,5 milliards de dollars.

La secrétaire d’État a fait savoir qu’afin de remédier aux différentes barrières et lacunes, il est nécessaire de clarifier davantage les besoins spécifiques, identifier les solutions potentielles et les intégrer dans les processus de planification et de budgétisation, tout en renforçant les modalités de comptabilisation de l’ensemble des ressources financières fournies et mobilisées ainsi que les instruments de transparence des mesures et de l’appui.

Initié du 6 au 7 septembre par le secrétariat de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CNUCC), en partenariat avec le Secrétariat d’État chargé du développement durable, ce forum dont l’ouverture a été présidée notamment par le président de la COP22, Salaheddine Mezouar et la Présidente du comité permanente des Finances, Bernarditas Muller, connaitra l’organisation de plusieurs séances plénières, des tables rondes ainsi que des séances de groupes de travail.

Réunissant des représentants des départements ministériels concernés, des organisateurs de l’ONU, des bailleurs de fonds, des organisations non gouvernementales ainsi que des instituts de la recherche scientifique, ce forum a pour objectif d’informer les participants et les parties prenantes de la manière dont le pays, le secteur privé et les institutions financières peuvent mobiliser des financements pour les infrastructures résilientes au climat et leur fournir les outils pratiques et les méthodologies à adopter afin d’accélérer le processus de mobilisation de ces fonds.

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