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Mohammedia
28 Oct

Mohammedia: la filière du piment passe des méthodes traditionnelles à la gestion intégrée

Par Jaouad TOUIOUEL

Casablanca- En périphérie de la ville de Mohammedia et tout au long de vastes superficies qui constituent une bande verte apparaissent des champs dédiés à la culture du piment, un légume qui a généré des revenus importants aux agriculteurs de la région, passant de simples producteurs en contributeurs dans la chaîne de production de cette « plante verte » au niveau national.

Dans une exploitation agricole située dans la commune de Chalalate à 10 km de Mohammedia, le propriétaire B.C accompagné de l’un de ses fils, vient d’achever l’irrigation de champs réservés à la culture de légumes de saison, dont le piment, la plante pour laquelle la région et d’autres communes avoisinantes sont célèbres et prisées par les grandes entreprises de distribution agricole.

« C’est une terre agricole fertile que j’ai héritée de mon père, et mise en valeur dans les années soixante pour améliorer sa fertilité », a confié cet octogénaire dans une déclaration à la MAP, ajoutant que la nécessité de diversifier le revenu « nous a imposé de varier les types de production afin de suivre le rythme des besoins du marché, et valoriser un certain nombre de nouveaux produits agricoles ».

Selon lui, la culture du piment dans la région ne revêt pas une grande importance dans le passé comme c’est le cas actuellement, en raison de l’avidité des courtiers et des spéculateurs « qui achetaient tout ce que nous produisions à des prix bas qui ne répondaient pas à nos besoins et ne couvraient même pas le coût de production ».

En plus de cette situation, rappelle-t-il, la culture de ce légume était basée sur des méthodes de commercialisation traditionnelles, mais aujourd’hui, les choses ont évolué positivement surtout après l’intérêt croissant accordé à cette « plante verte » qui couvre de grandes superficies et se trouve présente dans les marchés commerciaux.

Et d’ajouter qu’après la mise en place en 2011 d’une coopérative qui s’occupe de la valorisation des récoltes, ce légume joue un rôle essentiel dans les chaînes de production agricole au niveau de la région, contribuant ainsi à générer des revenus stables au profit des agriculteurs ainsi que des opportunités d’emploi permanent pour les ouvriers agricoles.

En réalité, la création d’une coopérative a entrainé un impact positif en ce sens que les agriculteurs de la région accordent de plus en plus d’intérêt à la culture du piment, d’autant plus que la zone de « Oued Al Maleh » est réputée pour sa fertilité qui contribue à la production d’une grande quantité de cette variété de poivron connu par ses nombreuses spécificités par rapport à d’autres variétés de piment cultivés dans d’autres régions du Maroc.

L’intégration des agriculteurs et la collecte des récoltes dans le cadre d’une même coopérative a contribué à la modernisation du processus de commercialisation des produits à base de piment, en suivant des méthodes modernes qui rompent complètement avec les formes traditionnelles de distribution utilisées auparavant, note pour sa part A.R, un autre agriculteur de la région.

Dans le passé, les agriculteurs de la région trouvaient des difficultés énormes à commercialiser le produit, surtout avec la présence de courtiers dans le marché qui n’hésitent pas à contrôler les prix, et cette situation créait à l’époque aux petits agriculteurs de grands problèmes liés notamment à la faiblesse des rendements et le coût élevé de production.

Toutefois, les choses ont complètement changé surtout que « nous contrôlons maintenant l’offre et la demande, et nous réussissons à collecter toutes les productions et à les vendre à un prix raisonnable », a enchainé A.R, ajoutant que la valorisation du piment dans les communes de Chalalate, Sidi Moussa Al-Majdoub et Sidi Moussa Ben Ali, indique que la stratégie du Plan Maroc vert (PMV), mise en œuvre ces dernières années par le Royaume dans la perspective de soutenir l’agriculture solidaire, a commencé à porter ses fruits et contribué directement à améliorer le rendement d’une large frange des petits agriculteurs.

Pour sa part, S.B, technicien agricole, affirme que la culture du piment, dans le cadre du pilier II du PMV, a notamment aidé un grand nombre d’agriculteurs de la région à améliorer leurs rendements et à réaliser des revenus stables de nature à satisfaire leurs besoins, rappelant que la mise en place d’unités de valorisation du piment après le lancement du Plan Maroc vert a notamment permis d’augmenter la production de 12 à 22 tonnes environ par hectare, de doubler le nombre des employés et de créer de nombreuses opportunités d’emploi au profit des jeunes de la région.

Jusqu’à une période récente, l’absence de moyens juridiques appropriés et de marchés pour la commercialisation de la production entrainaient un déséquilibre de profit ainsi que des dépenses supplémentaires pour les agriculteurs, poursuit-il, estimant que l’encadrement, le suivi et l’accompagnement des agriculteurs par les services du ministère de l’Agriculture ont largement contribué à la valorisation de la production et l’amélioration de la qualité à l’instar d’autres variétés agricoles.

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