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28 Juin

« Nous souhaitons que le plus grand nombre possible de NDC soit déposé dans le registre de la convention-cadre sur le climat » (Mme Haite)

Rabat, 28/06/2016 (MAP), La ministre déléguée chargée de l’Environnement, Hakima El Haite a exprimé mardi à Rabat son souhait de voir le plus grand nombre possible de NDC (contributions déterminées au niveau national sur les changements climatiques) déposés dans le registre de la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

« Notre toute première priorité reste la ratification de l’Accord de Paris, son entrée en vigueur et, en conséquence, que le plus grand nombre possible de NDC, et le plus rapidement possible, soient déposés dans le Registre de la Convention Cadre », a dit Mme El Haite à l’ouverture du forum des experts sur les NDC qui se tient mardi et mercredi à Rabat.

Les NDC et l’Agenda de l’Action sont les « deux piliers fondamentaux de notre ambition commune et sur la dynamique desquels reposent les attentes urgentes et immenses des citoyens », a enchaîné l’envoyée spéciale pour la mobilisation.

Dans l’hypothèse d’une entrée en vigueur précoce de l’Accord de Paris, « nous devons veiller à élaborer un processus inclusif qui permette la pleine participation des pays dont la ratification sera plus longue et qui veille à harmoniser les conséquences d’une telle entrée en vigueur précoce avec le rythme de travail des organes subsidiaires de la Convention », a-t-elle expliqué.

Selon la ministre déléguée, nommée championne de haut niveau du Maroc pour le climat, cette démarche constituera « un acte essentiel pour maintenir le renforcement de notre ambition, donner un signe fort aux peuples que l’Accord de Paris est une réalité en marche et maintenir l’indispensable confiance, étant donné que le registre en lui-même constitue un exercice sans précédent de transparence dans un agenda global ».

Mme El Haite, également vice-présidente du bureau de la COP21, a plaidé pour l’impératif de l’adhésion de tout un chacun pour que les citoyens soient convaincus du sérieux des engagements publics et privés et de leur traçabilité, estimant que « nous devons faire plus que construire un régime climatique mondial, nous devons bâtir une véritable culture mondiale de démocratie climatique ».

« C’est à la condition que les NDC fassent partie d’une conversation globale permanente incluant citoyens, organisations, parlementaires, secteur privé, négociateurs et gouvernements que nous pourrons créer les conditions pour un renforcement effectif tous les 5 ans de l’ambition », a-t-elle affirmé, formant le vœu de voir les premières révisions périodiques des NDC porter des progrès substantiels.

De son côté, le Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et président du comité scientifique de la COP22, Nizar Baraka, a indiqué que ce forum permettra de partager des informations sur les objectifs, les hypothèses et les méthodes de mise en œuvre des NDC.

Il s’agit, d’une part, de maintenir la forte dynamique des actions nationales sur le changement climatique après la COP de Paris et, de l’autre, créer une émulation positive en s’inscrivant dans un échange à même d’esquisser, à travers ces plans nationaux, un nouveau mode de vie réduisant les facteurs de pollution pour une population mieux protégée des dérèglements climatiques, a-t-il nuancé.

Fait marquant depuis Paris, a-t-il poursuivi, près des deux tiers des contributions ont choisi d’intégrer un volet sur l’adaptation dans leurs INDC, précisant qu’une soixantaine de pays ont ainsi prévu de se doter d’un plan national d’adaptation, pour les assister dans l’évaluation des risques et des vulnérabilités à l’échelle de leurs pays.

Il s’est attardé, dans ce sens, sur l’initiative sur la finance climatique, le « fast track » portée par la présidence marocaine de la COP22 et proposant la mise en place à l’horizon de la COP d’un guichet unique, afin de mettre en place toutes les conditions pour une mobilisation rapide des sources de financement de projets d’atténuation et surtout d’adaptation aux changements climatiques.

De son côté, le représentant de la FAO au Maroc, Michael George Hage a souligné l’importance des secteurs de l’agriculture dans la lutte contre les changements climatiques, notant que l’action pour le climat dans le secteur de l’agriculture est « non seulement un impératif politique et valable, mais c’est aussi une opportunité ».

Les investissements dans le développement agricole peuvent générer de meilleurs bénéfices communs sur les plans climatique, économique, social et environnemental, a-t-il dit, faisant savoir que la communauté internationale se rend compte de plus en plus de l’importance et du potentiel du secteur de l’agriculture et agit en conséquence.

Relevant que la nouvelle « initiative Triple A » (Adaptation, Agriculture, Afrique), lancée par le Maroc, constitue une importante contribution dans ce sens, M. Hage a indiqué que la COP22 de Marrakech se veut une étape clés dans la définition des mécanismes de mise en œuvre des NDC, notamment pour qu’ils puissent être traduits dans des politiques et des plans d’investissement.

Ce forum de deux jours, qui réunit des experts nationaux et internationaux de haut niveau, des représentants des Nations Unies, du Comité de pilotage de la COP22, des ONG et des institutions partenaires, est l’une des plus importantes rencontres d’experts précédant la COP22.

Le Forum vise à instaurer un cadre favorable à la définition d’orientations sur l’approche de mise en oeuvre de la décision 1/CP.21 et de l’Accord de Paris par rapport aux NDC.

Les discussions se concentreront aussi bien sur les questions politiques transversales que sur les aspects techniques des CDN/NDC individuelles.Il sera l’occasion d’examiner les composantes d’atténuation et d’adaptation des CDN/NDC ainsi que le lien entre leur mise en oeuvre et l’agenda de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (GCCA) – précédemment appelé Plan d’Action Lima-Paris (LPAA) porté essentiellement par les acteurs non étatiques.

Les discussions des experts porteront également sur la contribution de la mise en œuvre des CDN/NDC à la réalisation de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable.

Les contributions et points de vue d’experts techniques sur ces sujets devraient mener, par ailleurs, à des recommandations concrètes pour les négociations à la COP22 prévue à Marrakech du 07 au 18 novembre 2016.

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