ONU : la question de l’eau, « source de grand stress mais aussi un levier pour le développement durable » (Expert)

New York (Nations-Unies)  – La question de l’eau est une « source de grand stress » à travers le monde mais aussi un « levier » pour la réalisation du développement durable, a estimé, jeudi à New York, Henk WJ Ovink, Envoyé spécial pour les questions internationales de l’eau des Pays-Bas et Sherpa du Panel mondial de haut niveau sur l’eau et la paix de l’ONU et de la Banque mondiale.

« L’eau exerce un grand stress, mais ce qui est bien c’est qu’il représente aussi un levier pour le développement durable. C’est la voie en avant », a souligné M. Ovink, lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.

Pour lui, la problématique de l’eau relie presque l’ensemble des 17 Objectifs de développement durable (ODD) établis par l’ONU.

« Si nous arrivons à mieux comprendre et valoriser cette ressource, nous aurons alors devant nous un meilleur chemin pour un avenir meilleur », a-t-il assuré à cette occasion marquée également par le lancement par l’Assemblée générale de la deuxième Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable (2018 – 2028) ».

Selon l’envoyé spécial, il s’agit là de l’essence du rapport publié la semaine dernière par le Panel de haut niveau sur l’eau, intitulé « Making Every Drop Count » (Faire en sorte que chaque goute compte).

Ce document prévient, aussi, que la disponibilité de l’eau pourrait chuter de 40 pc d’ici 2030 dans le monde si la pression actuelle sur les ressources hydriques continue, et que l’eau risque de devenir « l’un des plus grands risques pour le progrès économiques ».

« L’urgence autour de la question de l’eau est énorme partout dans le monde », a averti M. Ovink, notant que dans le contexte du changement climatique, « c’est en effet l’eau qui exacerbe encore plus l’impact de ce phénomène planétaire ».

Ainsi, « 90 pc des désastres naturels dans le monde sont liés à l’eau, affectant 15 pc de nos économies et 40 pc de la population mondiale », a-t-il déploré. « Et sans eau, ce sont des millions de personnes qui fuient leurs foyers et communautés car ils n’ont rien à boire ou à manger ».

Selon l’ONU, plus de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde et plus de 4,5 milliards ne disposent pas de services d’assainissement adéquats.

« Le monde ne peut plus prendre l’eau pour acquis”, a martelé le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, lors de la cérémonie de lancement de la nouvelle décade.

Alors que la demande d’eau douce devrait augmenter de plus de 40 pc vers 2050, et que le changement climatique exerce un impact croissant, « la pénurie d’eau est une énorme préoccupation », a affirmé le chef de l’ONU.

La mauvaise gestion des ressources en eau risque d’entrainer des conflits entre des communautés, des secteurs, “voire même d’accroître les tensions entre les pays”, a encore averti M. Guterres.