ActualitésLe Parlement européen pour le durcissement des règles d’autorisation des pesticides

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17 Jan

Le Parlement européen pour le durcissement des règles d’autorisation des pesticides

Strasbourg – Le Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg, a approuvé mercredi un rapport recommandant de durcir les règles d’évaluation et d’autorisation des pesticides.

Il s’agit du rapport final de la commission spéciale Pesticides mise en place il y a dix mois à la suite de la controverse sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, sur fond du scandale des « Monsanto Papers » ayant révélé en 2017 des manœuvres du géant américain de la chimie Monsanto pour discréditer les études scientifiques pointant le caractère potentiellement cancérigène de cet herbicide.

Le texte, approuvé à une large majorité (526 voix pour, 66 contre et 72 abstentions), vise à renforcer la confiance dans la procédure d’autorisation des pesticides, en la rendant plus transparente et plus responsable.

Les eurodéputés sont convenus que les citoyens devaient avoir accès aux études utilisées dans la procédure d’autorisation d’un pesticide, y compris toutes les données et informations relatives aux demandes, approuvant ainsi l’une des principales propositions avancées par la commission spéciale sur la procédure européenne d’autorisation des pesticides ayant travaillé sur cette question tout au long de l’année écoulée.

Le rapport recommande notamment l’interdiction de l’utilisation de pesticides dans les espaces publics, une réévaluation des études sur les effets cancérogènes du glyphosate que les députés estiment non élucidés, l’obligation de publier les données statistiques sur l’utilisation des pesticides dans les États membres, l’accès aux études dans leur intégralité, l’indépendance des organismes chargés de l’évaluation des substances, ou encore le financement de la recherche indépendante.

L’influence de l’industrie chimique sur les pouvoirs publics allemands lors du renouvellement de l’autorisation du glyphosate fin 2017 a été notamment pointée dans une étude présentée mardi à Strasbourg, à la veille du vote du rapport au Parlement européen.

L’étude porte sur le travail de l’agence allemande d’évaluation des risques (Bfr) à qui l’Allemagne, alors « État rapporteur » pour l’Union européenne, avait confié l’évaluation du dossier de demande de renouvellement du glyphosate déposé par le groupe agrochimique américain Monsanto et 22 autres industries.

Les conclusions de l’étude viennent confirmer des révélations des « Monsanto Papers », qui avaient dévoilé en 2017 les manœuvres du géant américain de la chimie pour discréditer les études scientifiques pointant le caractère potentiellement cancérigène du glyphosate.

Un tribunal américain avait condamné, l’année dernière, le groupe agrochimique Monsanto, racheté par le géant Bayer (Allemagne), à verser une somme de 289 millions de dollars à un agent d’entretien de 46 ans, souffrant d’un cancer en phase terminale, pour ne pas avoir informé de la dangerosité du Roundup, un herbicide qui contient du glyphosate.

Utilisé par les agriculteurs depuis plus de quarante ans, le glyphosate représente 25% du marché mondial des herbicides. L’agriculture représente 76% de son utilisation.

Une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait catégorisé en 2015 ce produit chimique comme « probablement cancérigène », mais ce diagnostic n’est pas confirmé par les agences européennes des produits chimiques et de la sécurité des aliments.

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