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08 Jan

Plaidoyer pour le développement durable des villes pour accélérer l’adaptation au changement climatique

Marrakech – Les participants à une journée d’étude internationale sous le thème « Défis futurs du développement territorial durable : regards croisés », ont souligné lundi, à Marrakech, la nécessité de renforcer la résilience et le développement durable des villes pour accélérer l’adaptation aux changements climatiques.

Les intervenants à cette rencontre, organisée par l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech en collaboration avec l’Association marocaine des Sciences régionales (AMSR), ont plaidé pour des villes durables respectant les équilibres sociaux, économiques et environnementaux (technologies, gestion des systèmes complexes, recherche en sciences humaines).

Les participants ont appelé aussi à faire des villes des lieux d’innovation et d’efficacité pour réduire les causes du changement climatique (atténuation) et se protéger efficacement de ses effets (adaptation).

« Il est nécessaire d’analyser les vulnérabilités des villes marocaines aux changements climatiques et comment l’urbanisme doit s’y adapter », a indiqué le Pr. Fatima Arib, directrice adjointe du Laboratoire de recherche « Innovation, Responsabilités et Développement durable » (INREDD-Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales, UCA).

Dans une présentation sous le thème « Villes, développement durable et changements climatiques: vulnérabilité et défis d’adaptation », Pr. Arib a estimé qu’il y a urgence aujourd’hui de faire des espaces urbains des principaux leviers d’action des politiques climatiques et de mettre en place des politiques d’adaptation plus appropriées.

Notant que l’urbanisation planétaire est amplifiée par la pression démographique et les flux migratoires internationaux, l’intervenante a précisé que les villes des pays du Sud souffrent d’une croissance associée au manque d’infrastructures et à la dégradation environnementale, ce qui crée des situations très critiques pour les populations vulnérables et des problèmes multiples et complexes.

Elle cite dans ce contexte des conséquences sur la capacité des grands centres urbains à fournir les services de base (alimentation en eau, en énergie, en produits) à leurs habitants, alors que les changements climatiques pourrait, d’ici 2050, provoquer le déplacement de 200 millions de personnes, affectant principalement les villes côtières (migrants et réfugiés climatiques).

Pr. Arib a tenu à rappeler que 50 % de la population mondiale vit aujourd’hui en zone urbaine, qui ne représente que 2 % seulement de la surface de la terre.

S’agissant du Maroc et en se référant aux rapports du Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement, elle a indiqué que le Maroc est l’un des pays les plus affectées par le changement climatique.

Ainsi, d’ici 2030, le Maroc connaitra une baisse de 8 % à 14 % de sa pluviométrie et une augmentation d’au moins 1,6 °C de la température ambiante moyenne alors que de nombreuses villes à la croissance rapide ne disposeraient pas des capacités financières, technologiques, institutionnelles et de gouvernance nécessaires pour une atténuation efficace.

Selon les organisateurs de cette rencontre, les enjeux liés au développement durable se placent aujourd’hui dans des contextes internationaux contraignants et font face à des attentes multiples des populations locales.

Plusieurs défis économiques, sociaux et environnementaux sont au cœur du développement territorial durable. Cette problématique s’enrichit des expériences comparées et des regards croisés Nord-Sud.

Cette rencontre est animée par des spécialistes de plusieurs pays, dont les Pays-Bas, le Portugal, la Suède et le Maroc.

A rappeler que la conférence inaugurale a été assurée par le Pr. Peter Nijkamp, un des économistes les plus cités au monde.

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