Le plus grand aquarium d’eau douce en Europe voit le jour à Lausanne

Genève – Le plus grand aquarium d’eau douce en Europe a été inauguré samedi à Lausanne avec une capacité de 10.000 poissons provenant des divers continents, un projet dont l’objectif premier est de sensibiliser aux micropolluants et à la répartition inégale de l’eau.

« On va amener les visiteurs à découvrir la faune et la flore des milieux aquatiques d’eau douce. Et ils seront surpris, car les milieux d’eau douce sont méconnus », a déclaré à la presse la directrice du projet baptisé Aquatis, Angélique Vallée-Sygut.

On y trouve les poissons colorés du lac Malawi, les arapaimas et arowanas d’Amazonie ainsi que les poissons spatules du Mississipi, mais aussi des crocodiles sacrés et dragons de Komodo.

Selon Bernard Russi, PDG du groupe BOAS, principal investisseur dans cet aquarium de 3.500 m2, l’accent est mis sur les problématiques liées à l’eau douce, comme la présence de micropolluants dans les lacs ou la répartition inégale de l’eau à travers la planète.

Des milliers d’espèces venues d’Afrique, d’Europe, d’Océanie, d’Amérique et d’Asie se partagent 46 aquariums dans lesquels deux millions de litres d’eau douce ont été versés.

Ce sont des spécialistes du Centre français de recherche scientifique (CNRS) et de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) qui ont contribué à la création de ces espaces de vie aquatique et terrestres, afin que chaque espèce soit au plus près de son habitat naturel bien qu’elle soit en captivité.

« Des crocodiles sacrés et des raies se sont déjà reproduits de manière inattendue. Ces reproductions en captivité permettent de limiter les prélèvements d’animaux dans la nature », a expliqué Mme Vallée-Sygut. Selon elle, ces prouesses pourraient à terme favoriser des projets de réintroduction d’espèces en voie d’extinction dans la nature. « Il ne s’agit pas de réintroduire des espèces pour le plaisir. Il faut voir comment ces animaux s’adaptent à leur nouveau milieu », a-t-elle fait observer.

Il sera ainsi question de sensibiliser le public à la préservation des espèces les plus fragiles et comprendre leur environnement en mettant en valeur des espèces en voie de disparition.(MAP)