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Des écologistes
08 Sep

Près de la moitié des plantes indigènes d’Australie sont menacées par le changement climatique

Canberra – Près de la moitié des plantes indigènes d’Australie sont menacées par la hausse des températures et l’irrégularité des précipitations, a mis en garde une étude nationale, alors que le pays n’arrive pas à freiner ses émissions de CO2.

47% de la végétation du pays-continent est potentiellement menacée par la hausse des températures d’ici 2070, a précisé cette étude portant sur 2,5 millions de spécimens d’herbiers australiens.

Alors que l’Australie célébrait samedi la Journée des espèces menacées, le botaniste en chef du Royal Botanic Garden de Sydney, Dr Brett Summerell, se dit inquiet pour l’avenir de la biodiversité australienne.

« L’Australie est un point chaud de la biodiversité car 85% de notre flore est endémique, ça veut dire qu’elle n’est naturellement présente nulle part ailleurs dans le monde. Donc, si nous perdons une espèce ici, elle disparaîtra pour toujours », a expliqué Dr Summerell.

« La hausse des températures et le changement des régimes de précipitations ont un impact sur notre flore, ce qui entraîne une augmentation des infections par des maladies et des parasites », a relevé Dr Summerell, qui a publié de nombreux ouvrages sur les agents phytopathogènes,

La mort de certaines plantes dans l’Etat de la Nouvelle-Galles-du-Sud est causée par le phytophthora, qui prospère dans des conditions plus chaudes, a-t-il noté, faisant savoir que le phytophthora est une moisissure aqueuse qui entraîne d’énormes pertes pour les cultures et les écosystèmes naturels du monde entier.

« Il y a un schéma de dépérissement des plantes à travers le pays, causé par le phytophthora et d’autres parasites et agents pathogènes », a-t-il indiqué, ajoutant que « cela devient très sérieux partout où nous allons ».

Dr Summerell a ainsi appelé toutes les parties concernées à protéger les espèces indigènes du pays. « L’odeur d’une feuille de gomme, d’une floraison de bankia ou de waratah, sont des aspects forts de notre culture. C’est donc à nous de préserver et de sauver nos espèces », a-t-il affirmé.

Cette étude intervient alors que les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter. Au premier semestre 2019, ces émissions ont bondi de 0,6 %, leur plus forte hausse depuis 2012, principalement en raison de l’accroissement des exportations du gaz naturel liquéfié.

Même si le gouvernement australien affirme que le pays-continent va facilement atteindre ses objectifs fixés à Paris de réduire d’ici 2030 les émissions de carbone de 26 à 28% par rapport aux niveaux de 2005, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que le pays devrait rater ses objectifs climatiques s’il n’intensifie pas ses efforts pour lutter contre le changement climatique.

L’importance du charbon pour l’économie australienne constitue le frein majeur à des sérieux efforts pour réduire les émissions de carbone, selon les écologistes.

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