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20 Nov

Le recours au gaz de schiste s’explique par la situation délicate que connaît l’Algérie suite à l’effondrement de ses revenus pétroliers (Jeune Afrique)

Paris – Le recours au gaz de schiste s’explique par la situation délicate que connaît l’Algérie suite à l’effondrement de ses revenus pétroliers, écrit l’hebdomadaire international Jeune Afrique dans sa dernière livraison.

Dans un article intitulé: « Gaz de schisme », la publication revient sur la crise profonde que connaît ce pays sur le plan économique et qui a amené les autorités à recourir aux hydrocarbures non conventionnels.

Faut-il recourir aux hydrocarbures non conventionnels pour faire face à la crise financière née de l’effondrement des cours de l’or noir ? se demande l’auteur de l’article, faisant observer que cette question divise autant les hommes politiques que les experts.

Durement touchée par l’effondrement de ses revenus pétroliers depuis la dégringolade des cours de l’or noir en juin 2014, l’Algérie connaît depuis une crise financière aiguë, explique l’hebdomadaire, notant que déficits budgétaires colossaux, épuisement total de l’épargne publique, fonte considérable des réserves de change, le pays est dans une situation délicate.

Faute de solutions viables, le gouvernement a enclenché la planche à billets pour résorber les déficits, payer les salaires et relancer les investissements, rappelle Jeune Afrique, relevant qu’il y a urgence à trouver davantage d’argent, d’où l’injonction faite à Sonatrach.

C’est peu dire que la question divise hommes politiques, experts et opinion publique depuis que le Parlement a adopté, en janvier 2013, une nouvelle loi sur les hydrocarbures ouvrant la voie à l’exploitation du gaz de schiste, soutient l’auteur de l’article qui rapporte que le gouvernement compte débloquer 78 milliards de dollars entre 2017 et 2021 pour relancer les investissements dans les hydrocarbures.

L’hebdomadaire indique que plusieurs partis de l’opposition rejettent cette option dont le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui préconise un moratoire de dix ans, reconductible après débat au Parlement, alors que le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est catégoriquement opposé au projet.

« L’exploitation du gaz de schiste est la solution la plus facile trouvée par le pouvoir pour se maintenir en place à travers la révision de la loi sur les hydrocarbures pour attirer des investisseurs dans le domaine de l’énergie », estime Abderrazak Makri, ex-président du MSP, cité par Jeune Afrique.

Les approches divergentes vont bien au-delà de la classe politique, précise la même source, notant que les experts eux-mêmes sont partagés, aussi bien sur le volume des réserves que détiendrait l’Algérie que sur l’opportunité et la faisabilité du projet.

À ce rythme, il y aura de moins en moins d’hydrocarbures à exporter dans les dix prochaines années, donc de moins en moins de revenus en devises, selon l’hebdomadaire.

Les autorités ont-elles retenu la leçon de la protestation qui a secoué le Sud en 2015 au lendemain de l’annonce du commencement de l’exploitation du gaz de schiste ? S’interroge, par ailleurs, la publication, rappelant qu’à l’époque, les populations des villes sahariennes s’étaient soulevées contre les forages gaziers non conventionnels au motif qu’ils constituent un danger pour l’environnement et pour les nappes phréatiques, et une menace pour la santé des citoyens, qui tirent essentiellement leurs revenus de l’agriculture. La révolte était telle que le pouvoir a été contraint de faire machine arrière et d’enterrer le dossier, précise Jeune Afrique.

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