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05 Fév

Sécheresse au Chili: le président Piñera plaide pour l’unité nationale

Santiago – Face à la grave sécheresse qui frappe le Chili, le président Sebastián Piñera a plaidé, mardi à Santiago, pour l’unité nationale afin de faire face à cette situation qui dure depuis plusieurs années.

L’ensemble des Chiliens doivent faire face à cette situation dans « l’unité nationale en tant que problème d’État et non celui d’un gouvernement », a dit le président chilien dans une déclaration aux médias suite à la présentation d’un rapport sur la gestion de la crise hydrique établi par un groupe de travail multidisciplinaire.

« Nous enregistrons la pire sécheresse de l’histoire connue de notre pays, c’est un véritable tremblement de terre silencieux, mais en même temps, nous savons que les Chiliens sont habitués à l’adversité et nous savons comment reconstruire notre pays contre les tremblements de terre », a dit M. Piñera, qui était accompagné de plusieurs responsables dont les ministres des Travaux publics, Alfredo Moreno; de l’Agriculture, Antonio Walker; et de l’Énergie, Juan Carlos Jobet.

Le rapport en question s’articule sur trois axes majeurs: « Bases de la politique de l’eau à long terme », « Planification des infrastructures hydrauliques » et « Cadre institutionnel et juridique ».

Et d’ajouter que les Chiliens doivent « faire face à la question de la sécheresse dans l’unité nationale en tant que problème d’État et non pas d’un gouvernement ».

Selon le ministre des Travaux publics, Alfredo Moreno, le rapport du groupe de travail « vise à résoudre ces problèmes à moyen et long terme, car on ne peut pas vivre d’une situation d’urgence à une autre », ajoutant que le Chili avait connu « des cycles de sécheresse qui n’ont jamais duré plus de quatre ans, alors que celui-là perdure depuis 11 années ».

Pour le président Sebastián Piñera, toute solution devra « garantir la sécurité de l’approvisionnement en eau pour tous », « assurer la qualité de l’eau » et « moderniser et de manière très profonde, le cadre juridique et les institutions publiques dans le domaine de l’eau ».

Le Chef de l’Etat a rappelé que plusieurs mesures ont déjà été prises pour lutter contre la sécheresse, dont la déclaration de la « situation d’urgence agricole » dans 119 communes du pays andin en plus de la désignation des régions de Coquimbo et Valparaíso en « situation de catastrophe naturelle », outre le fait de décréter 134 communes « zones en pénurie d’eau ».

« Nous pouvons assurer dans un proche avenir l’approvisionnement en eau potable dans les villes à de très petites exceptions, mais nous devons travailler très dur pour assurer également l’approvisionnement en eau potable dans les secteurs ruraux », a fait observer le président chilien.

En outre, d’importants investissements dans les infrastructures sont prévus pour faire face à cette problématique, a souligné M. Piñera, annonçant la réalisation prochaine de 169 systèmes d’eau potable dans le monde rural pour plus de 135 milliards de pesos (un dollar = environ 750 pesos), ce qui permettra une augmentation de la couverture nationale en eau potable de 53% actuellement à 100% d’ici l’année 2024.

Par ailleurs, le Président chilien a estimé qu' »en plus d’utiliser l’eau de manière plus efficace, nous avons besoin et de toute urgence d’un changement profond du cadre juridique et institutionnel régissant les ressources hydriques.

Ainsi, le président chilien a plaidé pour une loi sanitaire, un nouveau code de l’eau et a rappelé qu’une loi est également promue pour mieux protéger les glaciers et les zones humides, faisant observer que le Chili compte actuellement plus de 43 agences publiques liées à l’eau, d’où la nécessité, selon lui, de « simplifier et d’avoir le pouvoir de planifier et d’agir de manière plus urgente et efficace ».

Le Chili, pays andin avec des frontières en Antarctique, souffre des effets de la sécheresse et des aléas du réchauffement de l’Océan Pacifique causés par le changement climatique.

En effet, la disponibilité en eau a diminué ces dernières années de 37% dans certaines régions du Chili, d’autant plus que les ressources en eau sont parmi les plus touchées par le changement climatique.

Au Chili, les secteurs les plus consommateurs d’eau sont l’agriculture (environ 77%), l’industrie (9,1%), les mines (7%) et l’eau potable et l’assainissement (5,9%).

Dans son classement, l’Institut de Ressources Mondiales (WRI) a placé le Chili à la 18e place parmi les pays soumis à un stress hydrique extrême.

Dans un pays où 76% de la surface est touchée par la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols dégradés, selon un rapport publié en 2018 par la Fondation du Chili, les experts pointe du doigt le réchauffement de l’océan Pacifique, comme principal facteur de cette « méga-sécheresse », qui empêche le transit de fronts chargés de précipitations qui se déplacent du sud au nord en période hivernale. En effet, cette sécheresse est la conséquence d’anomalies persistantes dans les schémas de circulation atmosphérique, dues aux changements de la température de la surface de l’Océan Pacifique.

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