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03 Avr

Suisse: La vaisselle en fibres de bambou sera bientôt interdite

Genève – La vaisselle en fibres de bambou sera bientôt interdite en Suisse, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires jugeant ces produits non conformes et non commercialisables, rapporte la télévision publique suisse RTS, notant que plusieurs pays les ont déjà retirés de la vente.

Apparus il y a quelques années, les assiettes et autres récipients réutilisables commercialisés sous le nom de « bambou » sont « biodégradables » ou parfois « 100% naturels », selon leurs emballages, mais ils sont en fait composés de matière plastique.

« Ce n’est pas du bambou à 100% », explique mardi dans l’émission A bon entendeur diffusée par RTS, Didier Ortelli, chimiste cantonal adjoint à Genève. « Il y a aussi une grande quantité de résine, qui va donner la structure de l’objet. Et cette résine plastique en polymère est fabriquée à partir de mélamine et de formaldéhyde », a-t-il dit.

Ces dernières années, le système européen d’alerte rapide pour les denrées alimentaires a enregistré de nombreuses notifications concernant ces produits. Le problème: une migration excessive de la mélamine et du formaldéhyde, deux substances toxiques, vers les aliments.

Un groupe d’experts s’est penché sur la question et a conclu que l’utilisation du bambou comme ingrédient dans la fabrication des plastiques en contact avec les denrées alimentaires n’est pas conforme. L’Autriche, la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ont ainsi déjà retiré ces produits du commerce.

En Suisse aussi, des limites sont fixées pour la migration dans les aliments. Elles s’élèvent, comme en Europe, à 2,5 mg/kg pour la mélamine et à 15 mg/kg pour le formaldéhyde.

Les autorités cantonales ont procédé à plusieurs contrôles ces dernières années et constaté des dépassements, rapporte RTS. Le canton de Genève a publié mardi dernier ses résultats les plus récents: quatre produits testés sur dix libèrent beaucoup trop de ces deux substances.

« La température est un facteur aggravant », constate Didier Ortelli. « Ces objets ne sont pas faits pour être chauffés parce que la chaleur va favoriser la migration de la mélamine et du formaldéhyde jusque dans l’aliment. Nous avons aussi constaté que, par rapport à des objets qui sont 100% en plastique, la présence de fibres de bambou semble favoriser la migration. » Les objets testés non conformes ont tous fait l’objet d’une décision de retrait du marché.

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