La Suisse veut accueillir un observatoire mondial sur l’eau et la paix

Genève – La Suisse a lancé un appel pour accueillir un observatoire mondial sur l’eau et la paix, une proposition soutenue par un Panel international dédié à cette question dans son rapport présenté jeudi à Genève.

L’observatoire aura pour mission de favoriser la coordination entre les divers acteurs dans le domaine de la diplomatie de l’eau, estime l’ex-président slovène Danilo Turk, qui assure la présidence de ce panel initié par le pays helvétique et formé de hautes personnalités de quinze pays, dont le Maroc.

M. Turk a mis l’accent sur la nécessaire prévention des tensions mais aussi la facilitation des médiations sur les conflits en lien avec l’eau, déplorant le manque de coopération bilatérale entre Etats dans les bassins hydrographiques où celle-ci serait la plus utile.

De l’avis de l’ambassadeur suisse auprès de l’ONU à Genève Valentin Zellweger, Genève est hautement adaptée pour accueillir une telle institution puisque la ville « rassemble les acteurs du secteur dans un environnement plus technocrate que politique ».

Dans les 25 prochaines années, les besoins en eau pour l’agriculture vont augmenter de 50 pc. La raréfaction et la détérioration de la qualité de l’eau constituent un multiplicateur toujours plus prononcé des risques de conflit, révèle le rapport.

L’eau douce ne représente que 2,53 pc de celle qui se trouve dans le monde et deux tiers de cette eau sont gelés. Par ailleurs, plus de 90 pc de l’eau douce est souterraine.

Le Panel mondial de haut niveau sur l’eau et la paix a été lancé en novembre 2015 à Genève avec pour objectif l’élaboration de propositions visant à renforcer le cadre à mettre en place pour prévenir les conflits liés à l’eau dans le monde. Il est question aussi de promouvoir l’utilisation de l’eau comme un instrument de coopération et de paix, tout en inscrivant la problématique de l’eau au cœur des politiques gouvernementales.