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31 Oct

Afrique: La transition vers des villes durables, tributaire d’une nouvelle approche multidimensionnelle

Casablanca – La transition vers des villes durables en Afrique est tributaire d’une nouvelle approche de conduite de changement multidimensionnelle, affirment les participants à un séminaire organisé, mercredi à Casablanca, en marge de la 11 è édition du Salon POLLUTEC Maroc (30 octobre au 2 novembre à Casablanca).

En 2050, l’Afrique comptera 2.5 milliards d’habitants, soit environ un quart de la population mondiale, ont-il fait observer lors de cette rencontre initiée sous le thème ‘’La transition vers des villes durables : une ambition africaine’’.

Sur les 1,3 milliards africains supplémentaires, ont-ils ajouté, l’on estime qu’environ 900 millions vivront en villes d’où le fait que les villes devraient absorber environ 70% de la croissance démographique, ce qui engendrera des défis liés à la croissance urbaine, et de l’autre, à la nécessité de préparer un avenir urbain durable dans les villes et métropoles de demain.

Dans son intervention, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Reda Chami, a estimé que ces chiffres témoignent de l’ampleur des défis que les sociétés africaines doivent relever pour répondre aux besoins des populations urbaines en croissance, y compris pour le logement, les transports, les systèmes énergétiques et autres infrastructures, ainsi que pour l’emploi et les services de base tels que l’éducation et les soins de santé.

Malgré les efforts déployés par les pays africains en matière d’urbanisme et de dotation des villes en infrastructures et équipements, leurs villes connaissent plusieurs dysfonctionnements qui impactent, négativement, le bien-être des populations urbaines, la compétitivité et l’attractivité des villes, a-t-il fait remarquer.

Il est clair, a-t-il poursuivi, qu’aujourd’hui, même si les niveaux de développement sont différents, ces pays affrontent des urgences et des défis communs, et ‘’consentent plusieurs efforts en vue de créer la ville de demain’’ à savoir ‘’une ville résiliente, inclusive, durable et garantissant le plein épanouissement de ses habitants’’.

Cette ambition, a-t-il dit, ne pourra se concrétiser qu’en adoptant ‘’une nouvelle approche de conduite de changement multidimensionnelle, multi-acteurs et multi-échelles’’.

Selon M. Chami, la réussite de la transition vers des villes durables nécessite au préalable, la conception d’une vision sociétale concertée et d’un projet de la ville de demain qui repose sur les 6 piliers fondamentaux de la durabilité en l’occurrence la réduction des inégalités économiques sociales et environnementales, la création d’emploi et de richesse, la cohésion sociale et le bien-être, l’attractivité économique, sociale et culturelle, la préservation et l’amélioration de l’environnement et de la biodiversité, l’utilisation responsable des ressources et la résilience économique et climatique.

M. Chami a, par ailleurs, rappelé les actions préconisées par le CESE afin de hisser les villes marocaines au rang de métropoles de demain.

Dans la perspective de la tenue du Sommet Afrique-France 2020, qui se déroulera à Bordeaux du 4 au 6 juin 2020, et au cours duquel la thématique de  » la transition vers des villes durables en Afrique » sera au cœur des travaux, M. Chami a indiqué que les réflexions menées par le CESE en la matière ainsi que les outputs du séminaire de Casablanca, viendront enrichir les débats de ce sommet.

Pour sa part, l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal a présenté les grandes orientations du prochain sommet Afrique-France, qui se déroulera autour des villes durables: ‘’ changer les villes pour changer la vie’’.

Ce sommet aura la particularité d’être le premier à traiter de la thématique écologique dans les villes africaines, a-t-elle ajouté, soulignant que le séminaire de Casablanca doit être pensé ‘’comme une étape dans des processus de plus grande envergure et de plus long terme. Il vise à poser un jalon à l’échelle continentale, puisqu’il doit servir à préparer le sommet Afrique-France 2020’’.

D’autre part, cette rencontre, à Casablanca, peut ‘’constituer un jalon au Maroc , puisque ‘’ce pays est fermement engagé dans la transition vers les villes durables, en contribuant notamment à alimenter les importants travaux du CESE à ce sujet’’, a-t-elle dit.

Au sujet de la thématique du sommet Afrique-France, Hélène Le Gal a affirmé qu’il s’agit d’un sujet qui est pertinent pour tous, en particulier pour les pays africains qui sont tous marqués par une très forte urbanisation. Le sujet du sommet revêt de multiples dimensions, notamment politiques, sociales, environnementales, et économiques, a-t-elle poursuivi.

Le concept de ce sommet tournant autour des villes durables est ‘’ un concept très transversal, qui va du traitement des déchets des infrastructures, la ville intelligente (smart city), à l’agriculture », a ajouté l’ambassadrice de France.

Plusieurs personnalités, nationales et étrangères, et des experts de différents horizons et spécialités ont traité, par la suite, de divers thèmes liés à la question de la transition vers des villes durables en Afrique notamment ‘’Comment réduire les disparités, favoriser la mixité sociale et créer de la richesse et de l’emploi dans les villes africaines?, ‘’Comment construire avec les citoyens un projet sociétal de ville ?’’, ‘’Comment intégrer la durabilité des villes dans les plans d’urbanisme et d’aménagement des territoires en prenant en considération les enjeux de mobilité urbaine ?’’ et ‘’La convergence sectorielle au service de l’aménagement durable des territoires’’.

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