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01 Juin

Vélo: Trois questions à un expert en environnement

Propos recueillis par Hajar Erraji

Rabat – Excellent moyen pour accomplir ses tâches, pour prendre l’air et pour bouger tout en gardant la distance physique recommandée, le vélo présente bien d’autres atouts en termes de respect de l’environnement. L’expert Said Chakri énumère les bienfaits écologiques de la bicyclette, explique son impact sur les changements climatiques et met en avant son importance en temps de pandémie.

1- Quels atouts présente le vélo en matière d’environnement ?

Lorsque l’ONU a décrété la journée de la bicyclette en 2018, elle a bien mentionné que le vélo est un moyen de transport simple, accessible, fiable, propre et durable. Respectueux de l’environnement, le vélo favorise la bonne gestion de l’environnement et entretient la santé des personnes.

Le vélo est en effet l’un des modes de transport le plus écologique possible puisqu’il n’entraîne aucune émission de CO2 et réduit ainsi globalement l’empreinte carbone individuelle, principale mesure permettant de quantifier l’impact d’un individu ou d’une entité sur l’environnement.

La bicyclette présente bien d’autres atouts en termes de respect de l’environnement et de réalisation des objectifs de développement durable. Elle ne produit aucune nuisance sonore et ne consomme que peu d’espace public. En stationnement, un vélo occupe tout au plus 1 m2 alors que pour une voiture, il faut compter 10 m2. Et si le rapport de 1 à 10 est moins spectaculaire dans la circulation, il n’en reste pas moins que globalement, un cycliste consomme environ cinq fois moins d’espace qu’un automobiliste. Ce sont là des atouts particulièrement précieux en milieu urbain.

Le vélo est non seulement un moyen de transport simple, abordable et écologique mais il est également un outil de développement. Il favorise la consommation et la production durables et améliore l’accès à l’éducation, aux soins de santé et au sport.

2- Comment peut-il contribuer à la lutte contre les changements climatiques ?

Les gaz à effet de serre, dont la concentration s’est considérablement accrue au cours des cinquante dernières années, sont responsables du réchauffement climatique actuel. Le constat, dressé voici un quart de siècle par le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat, n’est désormais plus contesté et la communauté scientifique est aujourd’hui unanime à reconnaître l’urgente et impérieuse nécessité de limiter la hausse de la température moyenne à la surface de la terre à 2°C (par rapport à l’ère pré-industrielle). Les experts estiment qu’il faudrait réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 pour avoir une chance de rester sous le seuil critique des 2°C.

À défaut d’y parvenir, nous assisterons à des effets dévastateurs sur les écosystèmes, la biodiversité, la sécurité alimentaire, la santé, mais aussi à une hausse dramatique du niveau de la mer, à une multiplication des événements climatiques extrêmes, etc.

Or, au Maroc, comme dans de nombreux pays, ces gaz sont essentiellement issus des transports, ce qui fait de la réduction du trafic automobile l’un des grands leviers pour agir sur la réduction de ces émissions. Les objectifs affichés par les politiques publiques depuis une vingtaine d’années en faveur du transfert modal, modification des parts de marché des différents modes de transport entre elles, découlent de cette logique. Il s’agit en l’occurrence de transférer une partie des déplacements effectués en voiture particulière vers les transports en commun et les mobilités actives, notamment le vélo et la marche. Pour une bonne raison, ces dernières sont les seules qui, mues par l’énergie humaine, ne consomment pas la moindre goutte de carburant et donc n’ont aucun impact négatif sur le climat.

3- Comment expliquez-vous l’engouement pour le vélo pendant la pandémie ?

La crise de la Covid-19 a coupé les trajets domicile-travail et les activités de groupe impliquant des voyages de toutes sortes, jetant ainsi les sports de loisirs du monde entier dans un froid glacial. Mais le vélo s’est non seulement révélé être largement à l’épreuve des pandémies, mais il semble aussi gagner en popularité dans de nombreuses villes du monde.

L’OMS recommande le vélo à la fois comme mode de transport et comme moyen de rester en bonne santé pendant et après la crise mondiale.

En tant que moyen de transport fiable, propre et respectueux de l’environnement, le vélo est reconnu comme un élément clé de la « récupération verte » post-Covid-19.

Il permet, en outre, de respecter les mesures de distanciation physique et d’éviter l’encombrement des transports publics.

Le déplacement à vélo présente un deuxième avantage indéniable : celui de faire fonctionner pleinement notre appareil pulmonaire. En oxygénant nos poumons, on réalise une sorte de nettoyage interne, propice à l’évacuation des charges virales.

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