Brésil: 8 employés de « Vale » arrêtés en lien avec la rupture du barrage de Brumadinho

Brasilia – Huit employés du groupe minier Vale, société gestionnaire d’un barrage qui s’est rompu à Brumadinho dans l’Etat du Minas Gerais, ont été arrêtés, vendredi, dans le cadre de l’enquête sur ce désastre qui a fait plus de 160 morts et environ 150 disparus.

Les arrestations ont eu lieu dans les États de Rio de Janeiro, Sao Paulo et le Minas Gerais à la demande du parquet, qui souhaite « enquêter sur la responsabilité pénale encourue pour la rupture du barrage ».

Parmi les personnes arrêtées, figurent quatre cadres de Vale et quatre membres de l’équipe technique, tous « impliqués dans la sécurité » du barrage qui s’est rompu le 25 janvier au sud-est du Brésil.

Les employés arrêtés ont été placés en détention préventive pour une durée de 30 jours, rapportent les médias locaux.

Selon le parquet, la demande d’arrestation des huit employés de Vale a été portée devant le tribunal parce que ces derniers « étaient parfaitement au courant de la situation de stabilité du barrage » .

Dans sa décision suite à cette demande, le juge Rodrigo Heleno Chaves a déclaré que les huit employés « étaient parfaitement conscients de l’instabilité du barrage B1 » et n’avaient pas réagi.

Le parquet affirme que Vale, le plus grand producteur et exportateur de fer au monde, disposait depuis octobre 2018 de données indiquant le risque d’effondrement du barrage, dans des documents à diffusion interne.

Selon des données publiées, vendredi, par l’ONG « SOS Mata Atlântica », près de 305 kilomètres de la rivière Paraopeba ont été contaminés par la coulée de boue et de déchets miniers libérée lors de l’effondrement du barrage, géré par Vale.

Dans son rapport sur l’impact environnemental de cette tragédie, l’organisation indique que la qualité de l’eau sur 305 kilomètres est « terrible » ou « mauvaise », selon les résultats d’une analyse d’échantillons d’eau le long du Paraopeba.

La tragédie de Brumadinho intervient après une autre rupture de barrage en novembre 2015, à Mariana, également dans l’État du Minas Gerais, ayant fait 19 morts et d’importants dégâts environnementaux.

A l’époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par la boue, qui avait traversé deux États brésiliens jusqu’à l’océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce.