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29 Juin

Green Bonds, le nouveau tournant écologique de la finance

Par Youness Akrim

Casablanca- Fort d’un système financier modèle sur le continent africain, le Maroc s’aligne sur les meilleures pratiques et se met constamment à l’écoute de nouvelles tendances en la matière. L’engouement des grands noms de l’immobilier et des énergies renouvelables pour les Green bonds, instrument phare de la finance verte, témoigne de cette ouverture et d’une prise de conscience de la part des acteurs locaux qui ne font plus l’impasse sur les soucis écologiques et énergétiques.

Selon un dernier bilan dressé par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), un total de cinq émissions portant un label durable ont été réalisées sur le marché marocain totalisant prés de 4 milliards de dirhams (MMDH), un montant appelé à s’accroître, eu égard à la dynamique que connait la finance verte à l’échelle mondiale où les financements se chiffrent en dizaines de milliards de dollars.

Consciente de l’importance de sensibiliser l’écosystème financier autour du sujet, l’AMMC n’a pas tardé à sortir en 2016 le premier guide en Afrique sur les Green Bonds, permettant à cette communauté de mieux cerner ce segment du marché de la dette.

Sur la même lignée, le régulateur a lancé, dans la continuité de la première publication, un guide des « Sustainability Bonds », qui vise à encourager le développement du marché des instruments financiers durables.

Ces efforts en matière de régulation ont valu à l’approche Marocaine une reconnaissance sur le plan international, l’AMMC participant ainsi activement dans des groupes de travail internationaux dédiés à la finance verte, notamment en sa qualité de membre et co-président du Sustainable Banking Network.

Casablanca Finance City a également emprunté la même direction en scellant, en juin dernier, un accord de partenariat avec Toronto Finance International (TFI) qui permettra de fournir une plate-forme destinée à promouvoir les meilleures pratiques dans les domaines de la finance verte et des infrastructures vertes.

CFC confirme, par là, son leadership régional en pilotant le réseau F4CS Africa (Casablanca, Cairo, Lagos, Nairobi, Abidjan & Johannesburg en cours) destiné à favoriser un échange d’expériences entre les centres financiers et accélérer le développement de la Finance Verte en Afrique.

Dans son guide spécialisé, l’AMMC distingue les Green bonds, les obligations dont le produit est exclusivement affecté au financement ou au refinancement, total ou partiel, de nouveaux projets ou de projets existants ayant des impacts environnementaux positifs, expliquant que leur marché est né dans un contexte de prise de conscience collective des enjeux environnementaux et d’activisme en vue de réduire les impacts environnementaux des activités humaines.

Les obligations vertes, d’après le Régulateur, ne sont pas régies par un régime spécifique. Elles obéissent aux principes généraux régissant la relation entre émetteur et investisseur (obligations de respect des clauses contractuelles convenues, obligations d’information continue et périodique …).

Sur le plan international, un large éventail d’émetteurs a eu recours aux Green bonds, banques de développement multilatérales, institutions financières, corporates, municipalités…

Au niveau national, l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (Moroccan Agency For Solar Energy/Masen), acteur central des énergies renouvelables dans le Royaume, a procédé à la première émission obligataire verte au Maroc d’un montant de 1,15 MMDH destiné au financement des projets solaires de Noor Laâyoune, Noor Boujdour et Noor Ouarzazate IV, se positionnant ainsi comme un pionnier de la finance climatique à l’échelle marocaine et continentale.

De même, le Groupe Al Ormane a adhéré également en 2018 à la voie de l’investissement socialement responsable, à travers l’émission d’obligations vertes d’un montant de 1 milliard de DH affichant l’ambition de se positionner en tant qu’émetteur régulier sur le marché financier.

Les acteurs publics et privés concernés par la finance verte sont sur la même longueur d’onde, ce qui instaure un climat propice au développent d’un marché aux meilleurs standards en la matière, en mesure de satisfaire l’appétit des différents émetteurs et investisseurs pour des financements avec un impact environnemental positif.

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