Norvège : Hydro Volt pour recycler les batteries des véhicules électriques
Oslo- Le spécialiste norvégien de l’aluminium Hydro et le fabricant suédois de batteries Northvolt ont annoncé la création de la co-entreprise Hydro Volt qui traitera les batteries de véhicules électriques en Norvège en vue du recyclage de leurs composants.
L’objectif est « d’exploiter les synergies en termes de recyclage entre les industries des batteries et de l’aluminium », déclarent-ils dans un communiqué conjoint. Hydro Volt traitera les batteries issues du marché norvégien des véhicules électriques.
D’ici 2021, un « hub du recyclage » devrait entrer en opération à Fredrikstad, en Norvège. Celui-ci séparera la « masse noire » et l’aluminium contenus dans les batteries, qui seront ensuite transportés respectivement vers les sites de recyclage de Northvolt et d’Hydro.
L’aluminium est principalement contenu dans le casing des batteries – c’est à dire leur emballage. La masse noire est une poudre issue du broyage des batteries qui contient notamment les métaux d’importance comme le lithium, le nickel ou le cobalt. Elle est ensuite traitée pour récupérer les métaux purifiés.
« Fortement automatisé », le hub sera capable de traiter 8 000 tonnes de batteries par an pour commencer. La capacité sera étendue plus tard, indiquent les entreprises dans leur communiqué.
L’annonce intervient six mois après le lancement du projet Revolt par Northvolt. Dévoilé le 13 décembre 2019, ce projet de recyclage de batteries lithium-ion doit permettre au fabricant suédois d’atteindre son objectif d’inclure 50 % de matériaux recyclés dans ses nouvelles cellules d’ici à 2030.
Dans un premier temps, une installation pilote est prévue cette année à Västerås (Suède). Un site à plus grande échelle devrait voir le jour en 2022 au niveau de la gigafactory du suédois en cours de construction à Skellefteå (Suède).
Le pilote visera une capacité de recyclage de 100 tonnes par an pour des batteries lithium-ion de type nickel-manganèse-cobalt (NMC) et nickel-cobalt-aluminium (NCA). Ces deux technologies sont les plus répandues dans les véhicules électriques à l’heure actuelle. Un objectif de recyclage de 25 000 tonnes de cellules par an est fixé pour le site à grande échelle.
Northvolt n’est pas un cas isolé dans le recyclage des batteries de véhicules électriques en Europe. Après l’obtention de 4,7 millions d’euros en septembre 2019 de la part de l’EIT Raw Materials, organisme créé par l’European institute of innovation and technology (EIT) de l’Union européenne, le projet Relieve a effectué sa réunion de lancement début 2020. Regroupant Eramet, BASF, Suez, Chimie ParisTech et l’Université norvégienne de science et technologie, il vise à développer un procédé innovant de recyclage de batteries de véhicules électriques.
« A l’heure actuelle, le projet avance conformément au planning malgré la crise sanitaire liée au Covid-19, indique Nicolas Verdier, strategy manager chez Eramet, ajoutant que « notre planning de deux ans nous offre une certaine flexibilité et nos équipes sont retournées dans nos centres de recherche ».
Aujourd’hui, les capacités de recyclage de batteries lithium-ion en Europe sont de l’ordre de quelques milliers de tonnes de cellules par an, poursuit M. Verdier, ajoutant « Nous estimons qu’elles pourraient tripler d’ici à 2025, et être multipliées par plus de 10 d’ici à 2037-2038 ».