Dakar abrite le 2ème Forum sur le suivi de l’environnement et de la sécurité en Afrique (MESA)

Dakar  – Les travaux du 2ème Forum sur le suivi de l’environnement et de la sécurité en Afrique (MESA) ont démarré lundi à Dakar, avec la participation de 49 pays.

Initié par la Commission de l’Union Africaine (AUC), en collaboration avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le gouvernement de la République du Sénégal, cette manifestation, qui se poursuit jusqu’au 28 courant, se tient sous le thème « l’observation de la Terre au développement et à la mise en œuvre des politiques ».

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Balde a fait savoir que des initiatives telles que le programme MESA ont contribué au renforcement des capacités de nombreuses institutions sénégalaises, y compris le Centre de surveillance écologique (CSE).

Ce programme, poursuit le ministre, a facilité notamment le développement d’une expertise spécialisée dans l’exploitation et l’utilisation de l’information spatiale pour la prise de décision dans le domaine de la surveillance et de la gestion environnementales des ressources naturelles, la compréhension et l’atténuation des effets de la variabilité climatique sur les écosystèmes et les populations et la fourniture d’informations pertinentes et localisées aux décideurs, aux scientifiques, au secteur privé et aux populations.

Pour sa part, Mme Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire de l’Union africaine à l’économie et à l’agriculture rurale, a mis l’accent sur l’importance de l’accès et de l’utilisation des données d’observation de la terre pour les produits d’information d’aide à la décision, à la planification, la gestion durable des ressources naturelles et environnementales et le développement socio-économique.

« Afin d’atteindre un avenir prospère, de paix et une Afrique intégrée en 2063, nous aurons besoin d’efforts concertés et de détermination », a-t-elle martelé.

De son côté, le chef de coopération de la délégation de l’Union européenne au Sénégal, Marc Boucey, a affirmé que « changement climatique et développement sont inséparables car étant profondément interconnectés », ajoutant que la collecte d’informations fiables et précises pour l’Afrique par l’observation de la terre, la mise en place de logiciels de technologie spatiale et la transformation de ces données en informations facilement compréhensibles sont essentiels pour l’orientation des décideurs africains en matière de suivi environnemental et de gestion durable des ressources naturelles.

L’UE finance depuis 2012 le programme MESA, doté d’une enveloppe de 37 millions d’euros (24 milliards de Francs CFA), afin de faciliter l’accès durable du continent africain aux informations environnementales issues des technologies d’observation de la terre, a-t-il dit.

M. Abdoulaye Dia, professeur des universités de classe exceptionnelle et membre de l’académie des sciences et techniques du Sénégal, a de son côté estimé que l’Afrique a déjà payé son fardeau résultant des effets du dérèglement climatique, quand bien même qu’il soit le continent le moins polluant, plaidant dans ce contexte pour une approche pluridisciplinaire afin de permettre à l’Afrique de jouer pleinement son rôle dans la dynamique mondiale visant l’atténuation des effets du changement climatique.

Il a indiqué, dans ce sens, que l’Afrique doit avoir une capacité autonome d’observation de la terre, disposer d’une agence spatiale et s’atteler au renforcement des capacités, des compétentes et de l’expertise africaine.

Plus de 200 délégués internationaux composés de décideurs et responsables des politiques, de planificateurs, d’utilisateurs de données d’observation de la Terre et des experts de 49 pays bénéficiaires du projet MESA, ainsi que d’autres acteurs et institutions partenaires participent au deuxième Forum MESA.

Le Forum de Dakar offre notamment l’occasion d’examiner les réalisations du projet MESA et leurs impacts sur l’amélioration du cadre de la Surveillance de l’environnement et la sécurité et d’autres programmes connexes en Afrique, de partager les meilleures pratiques sur l’utilisation des données d’observation de la Terre pour différentes applications aux échelles nationales, régionales et continentales en Afrique, et d’améliorer la capacité d’accès de l’Afrique aux données et applications d’observation de la Terre.

Le projet Suivi de l’environnement et de la sécurité en Afrique (MESA) utilise, rappelle-t-on, des données spatiales et in situ pour permettre une meilleure gestion de l’environnement et la sécurité alimentaire aux niveaux continental, régional et national en Afrique.

L’objectif du projet est d’améliorer l’accès à des données et informations sur les ressources terrestres, maritimes et climatiques fiables, opportunes et précises pour l’Afrique. Le but étant d’accroître la capacité de gestion de l’information, de prise de décision et de planification des institutions continentales, régionales et nationales africaines mandatées pour l’environnement, le climat et la sécurité alimentaire.