ActualitésLa forêt marocaine, une riche diversité biologique à préserver

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22 Mar

La forêt marocaine, une riche diversité biologique à préserver

Agadir – Le conclave méditerranéen sur la protection des forêts, qui se tient cette semaine à Agadir, avec la participation d’une vingtaine de pays, a été pour le Maroc une opportunité pour mettre en valeur sa grande diversité floristique, faunistique et paysagère tout comme l’impératif de maintenir office 2016 key la cadence de conservation et de valorisation de ce patrimoine national.

« Aucun autre pays ne peut prétendre offrir, sur une échelle géographique si restreinte, les milieux froid et glacial des hauteurs enneigées de l’Atlas qui culmine à plus de 4.000 m et les confins arides et chauds des hamadas désertiques du Sahara », selon le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLD).

Au niveau du bassin méditerranéen, la biodiversité marocaine occupe la seconde place après celle de la région anatolienne en Turquie, avec un taux d’endémisme global de 20%.

Cette forêt constitue l’élément fondateur de la richesse écologique au Maroc du fait qu’elle abrite les deux tiers des plantes et un tiers des espèces animales.

D’un point de vue géographique, climatique et écologique, le Royaume se positionne aussi comme l’un des pays les plus originaux sur le plan biologique et biogéographique.

Les formations forestières, en majorité domaniales, s’étendent sur une surface d’environ 9.037.714 ha, dont plus de 3 millions d’hectares de nappes alfatières, soit 12,7% du territoire national. Elles sont riches en espèces d’arbustes et d’herbacées endémiques ayant des vertus médicinales et aromatiques.

« Les ressources naturelles dont dispose le Maroc sont certes d’une grande qualité, mais restent fragiles et surtout insuffisamment protégées », tient néanmoins à rappeler le HCEFLD pour lequel la conservation des milieux naturels représente un « enjeu décisif ».

Le Royaume doit faire face au phénomène de la désertification, qui devient, au vu des changements climatiques enregistrés à l’échelle mondiale, l’adversaire principal des efforts de sauvegarde engagés.

Aujourd’hui, 93% du territoire national est menacé par la désertification, selon les données productkeysticker du Haut Commissariat aux eaux et forêts.

Le taux moyen de boisement est de l’ordre de 8%, variant d’une région à une autre. Il est de 42% dans le Rif, 22% au Moyen Atlas et 3% seulement dans les régions du Sud.

Afin de conserver et valoriser le patrimoine forestier national, le Maroc a mis en place, depuis plusieurs décennies, un système d’aires protégées, qui englobent des écosystèmes uniques et représentatifs de la diversité biologique du pays.

De 1942 à 2006, neuf parcs nationaux ont été ainsi créés : Toubkal (1942), Tazekka (1950), Souss-Massa (1991), Iriki (1994), Talassemtane (2004), Ifrane (2004), Haut Atlas oriental (2004), Al Hoceima (2004), et Khenifiss (2006). La superficie globale de ces parcs est de l’ordre de 606.000 ha.

Le Plan directeur des aires protégées, élaboré en 1996, avait identifié 154 sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE), représentant presque la totalité des écosystèmes naturels du pays, en proposant le classement en parcs nationaux d’une dizaine d’entre eux.

En plus du réseau de parcs nationaux, le Maroc s’est doté de trois réserves de biosphères, qui viennent promouvoir des solutions réconciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. Il s’agit de la réserve de biosphère Arganeraie, la réserve de biosphère des oasis du sud du Maroc et la réserve de la biosphère intercontinentale de la Méditerranée. Une quatrième réserve de biosphère de la cédraie est envisagée dans le Moyen Atlas.

Sur le plan économique, le secteur forestier génère une valeur annuelle de près de 7 milliards de dirhams, sans tenir compte des services environnementaux encore non évalués, au profit des populations usagères qui représentent la moitié de la population rurale nationale.

Le secteur offre 8 à 10 millions de journées de travail par an, soit l’équivalent de 50.000 emplois permanents et participe à hauteur de 30% des besoins de bois d’œuvre et d’industrie (600.000 m3/an), 18% du bilan énergétique national, 17% des besoins du cheptel, soit l’équivalent de 15 millions de quintaux d’orge de même que les forêts de chêne-liège fournissent 4% de l’offre mondiale de liège.

La contribution des forêts dans l’économie nationale est estimée à près de 1% du PIB national. Cette contribution ne tient compte que des valeurs de consommation directes réalisées dans le cadre de filières commerciales intégrées au marché.

Le Maroc abrite une faune et une flore riche et diversifiée: la quarantaine d’écosystèmes terrestres identifiés comprennent plus de 4.000 plantes vasculaires, près de 550 espèces de vertébrés et un millier d’invertébrés, dont plusieurs espèces endémiques.

Force est de rappeler que la forêt constitue l’élément fondateur de la richesse écologique du Maroc: elle abrite les deux tiers des plantes et un tiers des espèces animales.

Son rôle est d’autant plus important que c’est au sein des écosystèmes forestiers que s’élaborent les grands cycles naturels, comme celui de l’eau et du carbone. Les forêts de chêne vert, par exemple, participent à la séquestration du carbone à hauteur de 120 tonnes/ha/an.

Pour avoir une connaissance complète et homogène sur l’état du patrimoine forestier, le premier inventaire forestier national, réalisé entre 1990-2005, a permis, selon le HCEFLD, de disposer d’une base de données cartographiques et numériques fiables et importantes sur la répartition géographique, la consistance et l’état général des ressources forestières.

Les forêts marocaines sont constituées de forêts naturelles de feuillus (chêne vert, chêne-liège, chêne tauzin, arganier, caroubier, acacias, …) et de résineux (cèdre de l’Atlas, thuya de berbérie, pin d’Alep, pin maritime, pin noir, genévrier thurifère, genévrier rouge…), réparties entre les différents étages bioclimatiques, du semi-aride à l’humide.

Par régions, la cédraie occupe les zones de montagne dans le Moyen Atlas et le Rif, les chênaies occupent les plaines et piémonts de montagnes, tandis que la seule sapinière du Maroc trouve refuge à Talasemtane dans les altitudes du Rif occidental, près de Chefchaouen.

Au sud-ouest, l’arganeraie, espèce endémique, occupe des zones semi-arides et arides du Haut Atlas occidental et de l’Anti-Atlas. Et plus au sud, les acacias constituent des climax pré-steppiques et pré-forestiers, dans les zones à bioclimats aride et saharien.

 

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