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03 Fév

Rencontre à Dakhla sur la valorisation et la protection des zones humides

Dakhla – La valorisation et la protection des zones humides (ZH) ont été, samedi à Dakhla, au centre d’une rencontre régionale, initiée par la coordination régionale de l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD) et ce, dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale des zones humides.

Inscrite dans le cadre d’une série de rencontres régionales programmées, tout au long du mois de février par l’AMCDD dans différentes régions du Royaume, sous le thème « Pour une grande mobilisation et une gouvernance locale opérationnelle en vue de la protection de nos zones humides », cette rencontre a été l’occasion de s’arrêter sur le rôle de leviers que peuvent jouer les zones humides dans les domaines économique, socioculturel et écologique au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab.

Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, Mohamed Yadass, président du réseau « khalij Dakhla » (Golfe de Dakhla) pour l’action associative et le développement, a relevé que cette rencontre offre l’opportunité de débattre de nombre de questions en rapport avec les zones humides dans la région de Dakhla-Oued Eddahab qui compte, selon les données de la direction régionale du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, quelque 42 zones humides, dont deux classées RAMSAR, 21 autres considérées comme Sites d’Intérêt Economique et Biologique (SIBE) et 19 autres jugées importantes.

L’existence de ce nombre considérable de ZH au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab requiert de la part de l’ensemble des acteurs de la société civile locale, d’agir en vue d’établir un inventaire de ces zones, ainsi que leurs appellations, et une parfaite maîtrise de leur intérêt scientifique et écologique pour aboutir à leur classement et pouvoir ainsi valoriser et protéger leurs potentialités, a estimé M. Yadass.

Et de poursuivre que la zone du golfe de Dakhla, qui a été classée ZH en 2005, présente un site biologique d’importance indéniable qui accueille nombre d’oiseaux migrateurs et permet à de nombreuses espèces de poissons, mollusques et crustacés entre autres, de se reproduire, déplorant, par ailleurs, le fait que ce site souffre actuellement des conséquences de l’activité économique et du développement.

Il a, dans ce sens, plaidé en faveur de la fédération des efforts de l’ensemble des intervenants au niveau régional en vue de la protection et la préservation de ce site.

De son côté, le représentant de l’Agence du Bassin Hydraulique de Sakkia El Hamra-Oued Eddahab, M. Karim Azough, a rappelé que les ZH au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab jouissent d’une importance écologique particulière car, permettant d’assurer un équilibre écologique combien indispensable, et de garantir la reproduction de nombre d’espèces vivantes, outre le fait qu’elles constituent un point de passage considérable pour les oiseaux migrateurs.

Et de poursuivre que les ZH auxquelles la loi n°36-15 relative à l’eau à conféré une dimension particulière en tant que « bien hydrique » soumis aux mesures de la protection et de la gestion rationnelle, jouissent désormais d’une importance économique grandissante, étant donné qu’elles constituent un patrimoine naturel riche et diversifié et offrent un espace touristique de détente et de loisirs.

Le directeur de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion (ENCG) de Dakhla, M. Aziz Sair a mis l’accent, quant à lui, sur l’importance de la recherche scientifique dans la valorisation et la gestion des zones humides au niveau de la région de Dakhla-Oued Eddahab, ainsi que sur la méthodologie de travail à adopter avec les établissements relevant de l’Université Ibn Zohr en l’occurrence, avec les enseignants-chercheurs et les doctorants qui travaillent sur des sujets liés aux ZH notamment, pour ce qui de l’inventaire, du classement, et de la gestion rationnelle de ces zones.

Et de faire observer que l’effort sera consenti dans le sens de pouvoir travailler avec les différents acteurs et intervenants dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, en vue de la mise en place d’un plan d’action portant sur la création d’un Centre Scientifique et d’exploration dans les zones humides au niveau régional, notant que l’importance sera également accordée aux circuits d’exploration, à même de permettre de faire connaitre davantage les potentialités touristiques et écologiques de ces zones.

Ces mesures permettront, sans nul doute, de consolider davantage les ressources touristiques au niveau de la région, a-t-il conclu.

Lors de cette rencontre, le secrétaire général de l’association « Initiative Nature » (AIN), Mohamed Lamine Mourad, a présenté un exposé à travers lequel il a indiqué que le site « Sebkhat Imlili » situé à 140 km au sud-est de la ville de Dakhla dispose d’un écosystème particulier, avec quelque 160 sites d’eau dans une zone saharienne, avec un taux de salinité variant entre 24 et 350 g/l, permettant de garantir la vie de nombre d’espèces rares de poissions, dont le Tilapia de Guinée.

Et de poursuivre que le projet d’étude et de valorisation de « Sebkhat Imlili » mené entre 2012 et 2014, par plusieurs comités scientifiques, a été le fruit d’une convention de coopération et de partenariat conclue avec l’Institut Scientifique de Rabat le 14 mars 2012, rappelant, dans ce sens, qu’il a été procédé à l’organisation d’une journée d’étude le 5 juin 2014 pour la présentation des résultats préliminaires de l’étude relative à Sebkhat Imlili et l’adoption de la « Déclaration de Dakhla » pour la protection et la valorisation de ce site.

Pour sa part, le représentant de la région de Dakhla-Ouled Eddahab, khettari Hamna, a présenté un exposé sur le projet du développement régional de Dakhla-Ouled Eddahab, notamment en ce qui concerne le volet environnemental et écologique, faisant remarquer que les orientations du plan régional d’aménagement du territoire souligne l’impératif de la préservation du golfe de Dakhla en tant qu’écosystème fragile nécessitant une délocalisation des différentes activités industrielles et de transformation polluantes, tout en le soumettant à un classement écologique rigoureux.

Et d’ajouter que la vision et les objectifs stratégiques reposent sur la création d’un pôle touristique et écologique, afin de garantir une qualité de vie et ce, conformément aux standards écologiques nationaux et internationaux les plus exigeants.

Il s’agit également de concevoir un « plan vert » pour la ville et d’améliorer son paysage global à travers son intégration dans son environnement écologique, tout en veillant à la mise à niveau de ses tissus conformément aux critères écologiques, a-t-il dit.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part les élus locaux, les chefs des services extérieurs, les acteurs associatifs, ainsi que des spécialistes des questions environnementales, a été marquée par la présentation du Rapport 2018 de l’AMCDD sur les zones humides.

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