InitiativesLa construction verte, une conscience humaine au service de la planète

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26 Jan

La construction verte, une conscience humaine au service de la planète

.- Par: Al Mustapha Sguenfle -.

Rabat – Au fil de l’histoire, l’Homme, naturellement lié à la terre, a su développer son habitat tout en l’adaptant aux conditions climatiques.

Dans les régions où la neige est abondante, par exemple, l’architecture prend des formes spécifiques, comme en témoignent les constructions des Inuits au nord du Canada ou encore des Esquimaux du nord de la Russie.

Dans d’autres régions plus ensoleillées, l’Homme a toujours essayé de minimiser l’impact de la chaleur en ayant recours à des matières comme le bois ou la terre cuite.

De nos jours, la construction écologique, également appelée construction bioclimatique, construction durable ou construction verte, tend à concrétiser l’effet positif de l’intervention humaine sur l’environnement.

Elle propose, pour ce faire, différentes possibilités dans le but de réduire l’impact écologique des bâtiments sur l’écosystème et la santé humaine.

Parmi ces possibilités, figurent l’utilisation efficace de l’énergie, l’eau et d’autres ressources, la protection de la santé des occupants, l’amélioration de la productivité des employés et la réduction des déchets, de la pollution et de la dégradation de l’environnement.

Le respect par l’architecture de la dimension environnementale lui procure, par ailleurs, un aspect identitaire et une valeur civilisationnelle, comme en témoigne l’architecture du sud marocain.

Au sud du Maroc, les Ksours, des enceintes défensives où s’organisent habitations, mosquée et greniers, « offrent une harmonisation extraordinaire entre l’adaptation climatique, la finition et l’utilité », a souligné le directeur du Centre d’études amazighes historiques et environnementales, Mohamed Handaine dans une déclaration à la MAP.

A l’intérieur des Ksours, les ruelles sont confectionnées de façon à assurer la fonction de climatisation de l’air, a-t-il fait valoir, évoquant les exemples des médinas de Marrakech et de Fès, ou encore Ouarzazate.

Par ailleurs, poursuit M. Handaine, les toits des Igoudars (pluriel d’Agadir) se construisent de manière à favoriser la pénétration du soleil à l’intérieur des bâtiments, tout en y minimisant la chaleur.

Selon lui, les anciens sites marocains reposent sur la technique dite de « Louh » (pisé), adoptées dans la construction de plusieurs murailles de citées impériales.

Ce chercheur considère, à ce titre, les architectes Almohades comme des génies de l’architecture, dont les œuvres sont classés dans le patrimoine universel de l’UNESCO, comme c’est le cas de la mosquée de Tinmel, celle de Koutoubia, la Grande mosquée (Jamaa El-Kebir) de Taza ou encore de la Tour Hassan de Rabat.

L’architecture et l’environnement sont donc étroitement liés et leur mariage peut donner naissance à des trésors humains et civilisationnels à valeur inestimable.

Consciente de l’ensemble de ces dimensions, la législation nationale a prévu la protection de la dimension environnementale en matière de bâtiment, à l’image de la loi n°11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement, dont l’article 5 stipule que « les documents d’urbanisme tiennent compte des exigences de protection de l’environnement, notamment le respect des sites naturels et des spécificités culturelles et architecturales lors de la détermination des zones d’activités économiques, d’habitation et de divertissement ».

Dans la même veine, la loi n° 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air dispose, également dans son article 5, que « sont prises en considération, lors de l’établissement des documents de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, les exigences de la protection de l’air contre la pollution, notamment lors de la détermination des zones destinées aux activités industrielles et des zones de construction des installations susceptibles de constituer une source de pollution de l’air ».

Le respect de la dimension environnementale revêt, donc, un caractère essentiel pour les générations futures sur bien de plans, et constitue véritablement l’expression d’une conscience humaine au service de la planète.

 

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