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20 Oct

Dakar: Le Maroc s’est résolument investi dans les grandes problématiques du continent (Conseiller diplomatique du Chef du gouvernement)

Dakar – Le Maroc s’est résolument investi dans les grandes problématiques qui intéressent le continent africain, a assuré, vendredi à Dakar, M. Mohamed Doubi Kadmiri, conseiller diplomatique auprès du chef du gouvernement.

« Le Royaume, dans son choix de l’Afrique, opte pour la solidarité et le transfert de son savoir-faire. Il propose de bâtir concrètement un avenir solidaire et sûr », a relevé M. Kadmiri lors de son intervention à l’occasion de la tenue dans la capitale sénégalaise de la première réunion des points focaux nationaux de la task-force de l’initiative (3S) pour la Sécurité, la Stabilité et la Soutenabilité africaine.

« En plus de son leadership sur les questions du changement climatique, SM le Roi Mohammed VI a été chargé par ses pairs de l’Union africaine (UA) de coordonner le programme de l’immigration au sein de la nouvelle commission de l’Union africaine (UA) », a indiqué M. Kadmiri lors de cette réunion co-présidée par le Maroc et le Sénégal et marquée par la présence, notamment, de l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Barrada.

Notant l’implication au plus haut niveau du Maroc et du Sénégal dans l’initiative 3S, il a souligné que le Royaume a conclu, depuis l’an 2000, près d’un millier d’accords avec les pays africains dans différents domaines de coopération.

Pendant ces années, a-t-il expliqué, SM le Roi a effectué 46 visites dans 25 pays africains, donnant ainsi une impulsion concrète à travers la signature de nombreux accords dans les secteurs public et privé, faisant du Maroc le premier investisseur africain dans la sous région de l’Afrique de l’Ouest.

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, des projets stratégiques d’envergure ont été mis en place, à l’instar du projet de Gazoduc africain atlantique avec le Nigeria qui permettra naturellement l’acheminement du gaz des pays producteurs vers l’Europe.

Dans le cadre des projets visant à améliorer la productivité agricole et à valoriser la sécurité alimentaire et le développement rural, des unités de production de fertilisants ont été mises en place avec l’Ethiopie et le Nigeria, a-t-il mentionné, relevant que les bénéfices de ces projets s’étendront à l’ensemble du continent.

De son côté, Mme Louise Baker, coordinatrice des relations externes au sein du secrétariat de la CNULD (convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification), a indiqué que les changements climatiques vont réduire considérablement les récoltes dans certaines zones arides en Afrique.

« Des millions de personnes devront rejoindre le marché du travail, ce qui entrainera une concurrence pour l’accès à l’emploi et mettra en cause les fondements de l’agriculture africaine », a-t-elle dit.

Pour sa part, M. Diatourou Ndiaye, directeur de cabinet du premier ministre du Sénégal, a relevé que l’initiative 3S vise à stabiliser les zones à risque en créant de nouveaux emplois au profit des populations les plus vulnérables.

Il a invité à cette occasion les autres pays non membres à adhérer à cette initiative, notant que plusieurs défis sont à relever, concernant, entre autres, la création de postes d’emploi, le renforcement de l’accès à la terre, l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et le renforcement de la résilience des populations face aux conditions climatiques extrêmes.

La délégation marocaine prenant part à cette réunion comprend outre M. Kadmiri, le chef de service du Développement durable, Changement climatique et l’Environnement au sein de la Direction des Questions globales du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mme Aït Bassidi Lalla Loubna, en plus du représentant du haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la Désertification, M. Hajibi Abdessamad, point focal national de la CNULD.

Plusieurs pays africains et européens ont pris part à la rencontre de Dakar. Il s’agit de la France, l’Italie, la Turquie, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, la République centrafricaine, le Zimbabwe, le Rwanda et le Mali.

L’idée de l’initiative 3S, co-présidée par le Sénégal et le Maroc a pris naissance suite aux conclusions et recommandations émises par les ministres de la sécurité de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), lors du dialogue sur la migration pour l’Afrique de l’Ouest (MIDWA), qui a eu lieu à Abidjan en août 2016.

A cette occasion, les ministres de la CEDEAO ont reconnu la nécessité cruciale de faire face au phénomène migratoire en tenant compte de ses causes environnementales profondes, en particulier le changement climatique et la dégradation des terres. Lors de la COP 22, ils ont recommandé l’implication politique du continent dans ce contexte.

C’est lors du premier sommet africain de l’action qui s’est tenu le 16 novembre 2016 à Marrakech, en marge de la COP22 sur les changements climatiques, que l’initiative 3S a été déclarée comme l’une des initiatives phares africaines.

L’initiative 3S vise la création d’au moins 2 millions d’emplois verts au profit des groupes vulnérables, particulièrement les jeunes, les migrants, les déplacés et les populations ciblées des groupes extrémistes, grâce à l’investissement dans la restauration et la gestion durable de 10 millions d’hectares de terres dégradées à l’horizon 2025.

Elle aspire également au renforcement de l’accès à la terre et la garantie des droits y afférents en assurant une meilleure stabilité des populations, surtout dans les zones de fragilité.

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